Le livre:
Après La cour des innocents paru en mars 2014, Fabien Pesty revient avec La hauteur de l’horizon (histoires à coucher debout), un nouveau recueil de 18 nouvelles illustrées par Sophie Peigné.
On y croise un pépé qui veut tuer des sangliers à mains nues, des buveurs de vin qui siphonnent tout sur leur passage, une cruciverbiste à qui il manque une case, une cabine téléphonique qui a le syndrome de Gilles de la Tourette, un jeune et des vieux à deux roues (mais pas les mêmes), des hommes pas si humains, des animaux personnifiés et quelques contes revisités.
Deux de ces nouvelles ont déjà remporté des prix littéraires :
Babar a obtenu le 1er prix les Bourgeons de Plume 2012 et Le narval et les narvalos le 1er prix Nouvelles sous la plume 2012.
Avis :
On retrouve dans ces nouvelles le style de Fabien Pesty, même si les histoires présentes dans ce nouveau recueil sont souvent plus sombres, cyniques et décalées que celles de La cour des innocents. L’humour, parfois glaçant, est omniprésent. L’auteur joue énormément avec les mots et leurs sonorités et s’adonne dans certains textes à un exercice de style au rendu surprenant mais réussi. Le recueil est divisé en 3 grandes thématiques : faits divers, chroniques de vie et contes revisités. Il est toujours intéressant de voir comment un auteur remanie des contes, ici difficile de ne pas rire avec Blanche Neige et les sept pas-bien-grands.
Un recueil à avoir à portée de main et à lire assis, debout ou couché pour passer un bon moment.
Musique:
Voici les quelques morceaux qui se sont glissés dans ce recueil.
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Playlist :
Les références musicales sont selon l’ordre d’apparition dans le livre
Meurs sur la ville
- Mozart est cité, associé à de la musique à apprécier.
Un homme à l’amer
- Claude François – Le téléphone pleure (1974). La chanson est citée indirectement lorsque le narrateur décrit sa mère et l’imagine faire pleurer le téléphone en disant « Écoute, maman est près de toi ».
Cette chanson est interprétée en 1974 par Claude François en duo avec Frédérique Barkoff alors enfant. Elle est inspirée de la chanson de George Jones et Tammy Wynett avec Tina (la fille de Tammy), Telephone Call, sortie au début de la même année.
Claude François en enregistrera l’année suivante des versions espagnole et anglaise.
Le fait à la grenouille
- Supertramp – Goodbye Stranger (Breakfast in America, 1979). Suite à une pluie de grenouilles, le narrateur se remémore une scène du film Magnolia de Paul Thomas Anderson (1999) dans laquelle on entend cette chanson.
Y’a pas d’ui mai !
- Dans cette nouvelle, des professeurs emmènent leurs élèves à la rencontre de personnes âgées vivant en maison de retraite, pour que celles-ci leur parlent du 8 mai. Des chansons paillardes sont chantées dans le car qui les emmène à destination. Celui-ci est conduit par un chauffeur ressemblant à Daniel Guichard.
- Au cours d’un échange entre jeunes et vieux, la chanson Maréchal, nous voilà ! est chantée par l’un des grands-pères présents. Ce titre de 1941 est une chanson à la gloire du Maréchal Pétain. La musique ressemblant a différents autres morceaux a été à la limite d’être assimilée à du plagiat.
Cher Jean-Paul
- Ferré, Barbara et Ferrat sont cités. Artistes écoutés par la cruciverbiste de l’histoire.
Elle et moi
Dans cette nouvelle, un homme et une femme, devant se quitter pour des questions de distance, promettent de se retrouver 5 ans après dans la brasserie où ils se sont rencontrés. L’heure est fixée, le rendez-vous est pris.
- Patrick Bruel – La place des grands hommes (Alors, regarde, 1989). La chanson est directement citée avec les termes suivants : « un peu comme dans la chanson de l’autre play-boy énervant ».
- R.E.M – Everybody Hurts (Automatic for the people, 1992). Il s’agit de la chanson du couple dans l’histoire.
Blanche Neige et les sept pas-bien-grands
Dans cette version de Blanche-Neige et les sept nains, les nains sifflent aussi des chansons.
Les airs évoluent en fonction de l’histoire
- Beatles – Yellow submarine (1966). Premier air siffloté par les 7 nains lorsqu’ils rentrent du travail et rejoignent leur lieu d’habitation : un sous marin jaune.
Cette chanson enfantine est l’œuvre du groupe au complet. La trame a été fournie par Paul McCarthney qui cherchait une chanson pour Ringo Starr, puis a été enrichie en studio par chacun des membres lors de l’enregistrement. - Annie Cordy – La bonne du curé (1974). Nouvel air entonné par les pas-bien-grands sur le chemin au retour du travail après que Blanche Neige se soit installée dans le sous-marin et occupe son temps en y faisant le ménage.
- Bourvil – Un clair de lune à Maubeuge (1962) est fredonné par le petit groupe lors de leur retour tardif du travail.
Le site de l’office de tourisme de Maubeuge explique : « Écrite en 1962 par Pierre Perrin, chauffeur de taxi parisien, cette chanson fit également l’objet d’un film tiré de l’histoire vraie de Perrin [réalisé par Jean Chérasse]. Interprétée par Fernand Raynaud, Annie Cordy et Claude François, c’est surtout grâce à Bourvil que cette chanson est entrée dans l’imaginaire collectif ». C’est donc la version de Bourvil qui a été ajoutée à la playlist.
Ancel et Bretzel
- P’tit Quinquin (1853). Chanson du poète lillois Alexandre Desrousseaux, cette berceuse originellement écrite en ch’ti et portant comme nom L’Canchon Dormoire est devenue l’hymne officieux de Lille, régulièrement sonné par le carillon du beffroi de la chambre de commerce de la ville. « P’tit Quinquin » signifie « Petit enfant ».
Le morceau est chanté en yaourt par Valpatrick – celui qui recueillera les deux enfants abandonnés – qui n’en connait pas les paroles.
Fermez le banc
- Dans la nouvelle, un air de Vivaldi est la musique d’attente diffusée lorsqu’on essaye de joindre la préfecture par téléphone.
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La hauteur de l’horizon est paru en février 2015 aux éditions Paul&Mike.
Delphine
Créatrice du site // Rédactrice
Créatrice, rédactrice et CM du site. Passionnée de musique, fan de LCD Soundsystem (mais pas que). J'aime la lecture, le ciné, les expo, le street art et les voyages !