Le livre : 

Sonia Guillemet - Requiem pour un cafardRequiem pour un cafard est le premier roman de Sonia Guillemet. Ce livre, sorti aux éditions Bleu pétrole, a deux liens étroits avec la musique. Les titres de ses chapitres sont ceux de morceaux rock et une fois publié le groupe Some Smoking Guys a composé une bande originale inspirée du livre. Vous pouvez retrouver deux de ces titres sur Soundcloud et télécharger les morceaux sur le site de Bleu Pétrole grâce à un code présent à la fin du livre.

Dans ce roman nous suivons Léonard Baudry, un jeune homme de 24 ans qui a perdu sa mère étant enfant et coupé les ponts avec son père. Cet individu isolé, autrefois musicien, enchaîne les boulots sans conviction avant de se retrouver subitement à la rue, seul avec son cafard. Dans son carnet de route, tenu dans un « vieux bouquin en moleskine », il se raconte pour ne pas disparaître totalement.
Léonard va connaître la rue, le froid, l’indifférence… et tomber amoureux de Luka, son « allumette », une jeune musicienne de rue. Il va la poursuivre à travers le pays (et au-delà) en compagnie d’une vieille droguée dérangée qui se fait appeler Robert.
De nombreuses épreuves attendent Léonard dans ce « road trip » déjanté à l’issue incertaine qui pourrait bien lui permettre de se retrouver lui-même.

Avis :

Sonia Guillemet a une écriture poétique, il faut s’attendre à un langage maniant (de façon habile) la métaphore. J’ai fait une légère overdose de cette figure stylistique dans certains passages mais le rythme est indéniablement là et tiens le lecteur. Il m’a fallu quelques pages pour me sentir connecté au narrateur mais une fois le lien tissé la mécanique fonctionne, j’étais curieux de connaître le dénouement de son voyage initiatique.
Le récit de la survie de Léonard dans la rue me semble traité avec justesse, pour autant que l’on puisse juger quand on n’a pas connu cette situation, et certains dialogues (mention spéciale à « Robert », la vieille dame sous cocaïne) sont assez jouissifs.
Loin d’être déprimant (malgré son titre et sa thématique), Requiem pour un cafard bouscule le lecteur comme il bouscule son personnage, et, au final, on en redemande.

Musique :

L’univers musical du livre est à l’image du protagoniste, en majorité rock.

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Playlist :
(références musicales par ordre d’apparition dans le livre)

  • Noir Désir – Aux sombres héros de la mer (Veuillez rendre l’âme (à qui elle appartient), 1989). Ce morceau, qui donne son nom au premier chapitre du livre, est le 4ème single du groupe.
  • Dionysos – Giant Jack (Monsters, 2005).
  • Kurt Cobain ainsi que les groupes de punk britanniques The Clash et The Sex Pistols sont évoqués.
  • Claude François – Le lundi au soleil. Ce titre, écouté par le voisin de Léonard, figure sur l’album éponyme sorti en 1972.
  • Le célèbre Ave Maria est joué lors de l’enterrement de la mère de Léonard. Le compositeur français Charles Gounod (1818-1893) est à l’origine d’une des versions basée sur le Premier Prélude du premier livre du Clavecin Bien Tempéré de Jean-Sébastien Bach (1685-1750). Le chant a été ensuite rajouté lorsque l’air a été adapté pour corde et clavier. Le compositeur autrichien Franz Schubert (1797 – 1828) a également composé un Ave Maria en 1826.
  • Évocation du morceau Surfin’ Bird. Ce titre a été interprété à l’origine par le groupe The Trashmen, il figure sur l’album éponyme sorti en 1963. Ce morceau a été repris notamment par le groupe The Ramones et figure dans les films Pink Flamingos de John Waters (1972) et Full Metal Jacket de Stanley Kubrick (1987).
  • Noir Désir – Sober Song (Tostaky, 1992). Des paroles de ce morceau sont citées dans le livre.
  • Un autographe de Paul McCartney figure sur le flanc de la guitare de Léonard.
  • Queen – Another One Bites The Dust (The Game, 1980). Ce titre donne son nom au second chapitre du livre.
  • Le morceau Le lundi au soleil est de nouveau évoqué.
  • Dans des domaines très différents, le compositeur russe Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) puis la chanteuse américaine Madonna sont évoqués.
  • Des paroles de Another One Bites The Dust sont citées.
  • The Stooges – I wanna be your dog (The Stooges, 1969). Ce morceau est également le titre du troisième chapitre du roman.
  • The Velvet Underground – Heroin (The Velvet Underground and Nico, 1967). L’auteure fait référence à ce morceau, composé par Lou Reed, avec la phrase « …quelques notes de The Velvet Underground, indétrônables dealers de la meilleure héroïne de toute la planète des camés ».
  • Edith Piaf – La vie en rose (1947). Ce titre mythique a été repris par des dizaines d’artistes (Louis Armstrong, Iggy Pop, Emilie Simon, KT Tunstall, Grace Jones et Donna Summer…). On retrouve cet air dans de très nombreux films : Le Grand Alibi (Stage Fright) (1950), Fight Club (1999), La Môme (2007), Wall-E (2008), Inception (2010)…
  • Nina Simone – Ain’t got no, I got life (Nuff Said, 1968) donne son nom au quatrième chapitre du livre.
  • Mick Jagger, le charismatique leader du groupe américain The Rolling Stones est évoqué.
  • Steppenwolf – Born to be wild (1968). Ce titre, chanté par « Robert », sera joué une nouvelle fois dans une circonstance bien particulière d’ici la fin du roman. Ce morceau a été utilisé comme bande son de nombreux films, dont le plus connu Easy Rider dès 1969.
  • Le titre du dernier chapitre Giant Jack is not dead fait référence au morceau Giant Jack du groupe Dionysos, cité plus haut.

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Marco

Marco

Rédacteur

Chroniqueur pour Shut Up and Play The Books ! et Citazine (cinéma), je peux également faire des sites Internet sur Wordpress et du community management. Intérêts : Orson Welles, médias, cinéma, #moviequotes, loutres et plus si affinités.
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