Le livre :
L’erreur est humaine est un recueil de 18 nouvelles écrites par Woody Allen, dont 10 avaient été publiées dans le magazine The New Yorker. Les récits ont en commun un panel de losers en complet décalage avec la société et des personnages dont le cynisme est érigé en mode de vie. Un monde où le combat de l’individu qui tente d’affronter l’hostilité ambiante prend souvent une dimension surréaliste quand l’absurde s’invite dans le récit.
On découvre ainsi pêle-mêle dans l’univers de Woody Allen : un enfant recalé d’une école maternelle, des prières 2.0 commandées sur Internet, un secte permettant à ses adeptes de léviter, des voleurs d’étiquettes de matelas… Sans oublier Murray Perkin, un « génie », compositeur du titre Tu seras mon puma à Lima, je serai ton orque à New-York.
L’auteur nous rappelle d’ailleurs que le monde surréaliste (et souvent anxiogène) dans lequel il plonge ses personnages n’est pas si éloigné de notre quotidien en débutant certaines nouvelles par des articles de journaux.
Les références culturelles sont également très présentes, Woody Allen s’amuse ainsi à parler nutrition en se basant sur les enseignements des philosophes ou à tenter une approche des relations homme/femme à l’aide des dernières connaissances scientifiques.
Avis :
La carrière de réalisateur de Woody Allen n’est pas constante, si l’auteur nous livre un film par an celui-ci n’est pas toujours jugé par le public au niveau de l’énorme attente créée par son impressionnante filmographie. Il en est de même pour ce recueil, toutes les nouvelles ne sont pas du même niveau, certaines basées uniquement sur l’absurde peuvent paraître plus déroutantes. On passe toutefois un excellent moment à la lecture des ces histoires mettant en scène des losers attachants auxquels on ne peut que s’identifier.
Je me suis réveillé vendredi, mais comme l’univers est en pleine expansion, il m’a fallu plus de temps que de coutume pour trouver ma robe de chambre.
Si comme Woody Allen vous pensez que ce monde devient fou (le titre original du recueil est Mere Anarchie, que l’on peut traduire par « Pure Anarchie »), voici un exutoire distrayant vivement conseillé.
Musique :
La musique est notamment présente dans deux nouvelles de L’erreur est humaine. On découvre ainsi Murray Perkin, un compositeur de chansons aux titres plus improbables les uns que les autres, et Fabian Wunch, un producteur cherchant des fonds pour monter une comédie musicale totalement anachronique dont Aima Mahler (femme du compositeur Gustav Mahler) est l’héroïne.
Les titres repris dans la playlist sont ceux qui sont clairement identifiables dans le livre.
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Playlist :
(références musicales par ordre d’apparition dans le livre)
- Grateful Dead – Casey Jones (Workingman’s Dead, 1970). Ce groupe de rock psychédélique a été actif de 1965 à 1995.
- Audrey Hepburn – Moon River. Les paroles de ce titre « Two drifters off to see the world… » sont évoquées dans le livre. Le morceau, composé par Johnny Mercer et Henry Mancini en 1961, a été adapté pour le film Diamants sur canapé (Breakfast at Tiffany’s) dans lequel la sublime Audrey Hepburn l’interprète. Ce titre, repris par la suite par de nombreux artistes, a remporté l’Oscar de la meilleure musique de film.
- Les deux titres suivants sont cités dans la nouvelle consacrée à Murray Perkin :
- Cole Porter – Begin the Beguine. Cole Porter composa ce titre en 1935.
- Glynis Johns – Send in the Clowns. Ce standard américain, sorti en 1973, est extrait de la comédie musicale A Little Night Music. Il a notamment été interprété par Frank Sinatra et Shirley Bassey. Stephen Sondheim l’auteur de cette comédie musicale est évoqué à la fin de la nouvelle.
- Les artistes suivants sont cités : Jerry Kern (Jerome Kern), George Gershwin, les Beatles, Marvin Hamlisch, Richard Rodgers, Lorenz Hart, Irving Berlin.
- L’air irlandais Danny Boy est évoqué. Cette mélodie populaire au sein de la diaspora irlandaise est également utilisée par l’Irlande du Nord comme hymne national avant certaines compétitions sportives.
- Les trois titres suivants sont cités. Ces « ritournelles confidentielles » auraient été plagiées par Murray Perkin :
- Louis Armstrong – Body and Soul. Ce titre composé en 1930 est rapidement devenu un standard du jazz, il a notamment été interprété par Louis Armstrong, Ella Fitzgerald, Billie Holiday, Frank Sinatra et plus récemment en duo par Tony Bennett et Amy Winehouse en mars 2011. Il s’agit du dernier titre enregistré par la chanteuse.
- Hoagy Carmichael – Stardust. Cette chanson populaire américaine, composée en 1927 par Hoagy Carmichael, est devenu un standard. Elle est considérée comme l’une des plus enregistrées du XXe siècle, avec plus de 1 500 enregistrements.
- L’air militaire qui commence par « From the halls of Montezuma » est cité. Il s’agit de The Halls of Montezuma, l’hymne officiel de l’US Marine Corps, les fusiliers marins des États-Unis.
- La comédienne et musicienne Rusty Warren est évoquée.
- Les personnes suivantes sont citées dans l’improbable comédie musicale de Fabian Wunch : Alma Mahler (qui fut successivement l’épouse du compositeur Gustav Mahler, de l’architecte Walter Gropius et du romancier Franz Werfel), le compositeur Richard Strauss, la chanteuse Jennifer Lopez et le compositeur autrichien Alan Berg. Le compositeur Arnold Schönberg est également évoqué lorsque le producteur annonce « une ouverture dodécaphonique, en hommage à Schönberg ». Cités également le compositeur allemand Richard Wargner, le ténor italien Enrico Caruso et Mozart.
- The Platters – Only You. Ce titre est sorti en 1955.
L’erreur est humaine est paru sous son titre original Mere Anarchy en 2007 chez Random House, puis en France chez Flammarion.
Marco
Rédacteur
Chroniqueur pour Shut Up and Play The Books ! et Citazine (cinéma), je peux également faire des sites Internet sur Wordpress et du community management. Intérêts : Orson Welles, médias, cinéma, #moviequotes, loutres et plus si affinités.
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