Le livre :

Virginie Carton - La blancheur qu'on croyait éternelle La blancheur qu’on croyait éternelle de Virginie Carton relate la vie de deux trentenaires célibataires, timides, un peu coincés et en décalage avec leur époque. Louis est un jeune pédiatre qui rêve de ressembler à Trintignant. Mathilde est vendeuse dans une chocolaterie bien que diplômée d’HEC et fan de Romy Schneider. Ces deux âmes solitaires et sentimentales habitent le même immeuble sans le savoir. Ils espèrent rencontrer l’amour, sans se douter qu’il est peut-être sur le pas de leur porte.

Avis :

Les meilleurs livres ne sont pas forcément les plus originaux, c’est ce que nous démontre Virginie Carton avec ce roman.
Si le 7ème art est très présent dans ce récit, notamment à travers de nombreuses références, l’auteure utilise elle aussi une écriture très cinématographique. Elle plonge en douceur ses lecteurs dans l’histoire et dépeint avec délicatesse l’atmosphère et les décors.
On sait dès le début que Louis et Mathilde sont faits l’un pour l’autre. Ils se croisent sans se voir, se voient sans se remarquer et nous les suivons pendant 9 mois de leurs vies (de l’hiver 2009 à l’été 2010) en attendant, captivés, la naissance de leur histoire d’amour.
Avec ses personnages attachants et sensibles, l’histoire, sans pour autant être mièvre, réveille notre côté fleur bleue. La blancheur qu’on croyait éternelle se lit avec plaisir. Vivement l’adaptation au cinéma… Carton assuré !

Musique :

Le titre de ce roman, La blancheur qu’on croyait éternelle, fait référence au titre d’Alain Souchon. Le chanteur fait d’ailleurs une apparition dans le livre.
Les références musicales ne s’arrêtent pas au titre, elles sont omniprésentes dans le récit. Si des titres sont cités explicitement, certaines scènes sont elles décrites avec des paroles de chansons. Il peut être difficile de retrouver tous les morceaux cités lorsqu’on ne connait pas l’ensemble du répertoire francophone par cœur.
En fin du roman, l’auteure propose sa bande originale du livre. On y retrouve certains morceaux clairement identifiables dans le romans et d’autres que je n’ai pas pu réellement situer. Certains morceaux ont été intégrés à la playlist à la place la plus probable d’après le contexte, les plus obscurs pour moi ont été ajoutés en fin de playlist. Les explications se trouvent dans les commentaires.

On porte en soi des images de films, des chansons qui surgissent à des moments inattendus de nos vies, qui font de nous quelqu’un ayant appartenu à une époque.

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Playlist :

  • Alain Souchon – L’Amour à la machine (C’est déjà ça, 1993). Des paroles de cette chanson qui ont inspiré le titre du livre apparaissent aussi plus tard dans le roman.
  • Lucien écoute Francis Lai dans sa Mustang 66 de location.
  • Jacques Brel – Mathilde (Ces gens-là, 1966).  Ce titre est cité par l’auteure dans sa B.O. Est-ce cette chanson qui lui a inspiré le le prénom de son personnage féminin, Mathilde?
  • Vincent Delerm – Deauville sans Trintignant (Vincent Delerm, 2002). La situation dans laquelle se retrouve Lucien fait un peu écho à cette chanson qui se trouve dans la B.O donnée par Virginie Carton.
  • Des paroles de la chanson La vie par procuration de Jean-Jacques Goldman (single sorti en version live en 1986) sont intégrées sous forme narrative. (Mathilde ne veut pas passer le reste de sa vie à mettre du vieux pain sur son balcon pour attirer les moineaux, les pigeons).
  • Dave – Lettre à Hélène (Pour que tu me comprennes, 1978). Cette chanson est citée par Mathilde en référence à un souvenir de correspondance d’enfance. Le vrai nom de Dave est Wouter Otto Levenbach.
  • Lucien arrive déguisé en Joe Dassin à la pendaison de crémaillère de Matthieu, le nouveau voisin de l’immeuble. Il chante L’été indien en karaoké. Sorti en mai 1975, ce titre est le plus gros succès du chanteur et le single le plus vendu en France cette année-là. Composée par Toto Cutugno et Vito Pallavicini, la chanson devait à l’origine être interprétée par Claude François, mais celui-ci étant arrivé en retard pour la remise du texte, l’auteur l’a confié à Joe Dassin. La chanson, sortie dans 25 pays, a été traduite en plusieurs langues.
  • Lucien se rappelle des morceaux diffusés lors d’un goûter d’anniversaire où il avait été invité en 1983 :
    • Les Forbans – Chante (Chante, 1982). Ce titre, adaptation de Shout ! Shout ! (Knock Yourself Out) d’Ernie Maresca (1962), a rendu le groupe populaire.
    • Break Machine – Street Dance (Street Dance, 1983). Cet album du groupe de rap américain mené par Keith Rodgers a permis la reconnaissance de la culture hip-hop et le clip de Street Dance a popularisé le break dance en Europe.
    • Thierry Pastor – Le coup de folie (1981). Cette chanson a été produite par Roland Magdane.
  • A la soirée de Matthieu, après L’été indien, c’est au tour de deux voisines de prendre le micro pour chanter Magnolias for ever de Claude François (1978).
  • Michael Jackson – Thriller (Thriller, 1982, coproduit par Quincy Jones). Chanson citée par rapport à son clip qui avait effrayé Mathilde, enfant au moment de sa sortie en 1983. Le clip a été réalisé par John Landis, également réalisateur du film The Blues Brothers.
  • La vie de Julien, en décalage avec son époque, s’est arrêtée quand il a entendu Bow Down.
  • Roch Voisine est cité plusieurs fois dans le livre sans chanson particulière. Hélène, l’un de ses titres les plus connus (1989), étant dans la BO du livre, c’est elle qui a été intégrée à la playlist.
  • La Lambada (danse et genre musical originaires du Brésil) est citée. Kaoma est le groupe qui l’a popularisé en France en 1989. C’est cette version qui a été intégrée.
  • Rostropovitch jouant au pied du mur de Berlin lors de son effondrement est cité.
  • Mathilde est invitée à une réunion d’anciens élèves (ils s’étaient dit rendez-vous dans dix ans). Référence à la chanson de Patrick Bruel – Place des grands hommes (Alors regarde, 1989).
  • Des paroles de la chanson de Gold – Plus près des étoiles (1984) sont citées en clin d’œil au titre d’un livre lu par une jeune femme dans un jardin. Cette chanson fait référence aux boat-people qui fuyaient la guerre du Vietnam.
  • La jeune femme s’appelle Laura, Lucien pense à la chanson éponyme de Johnny Hallyday pour essayer d’évaluer son âge. Cette chanson écrite et composée par Jean-Jacques Goldman est sortie en 1986 sur l’album Gang. Le texte fait référence à Laura Smet, la fille de Johnny Hallyday à l’époque âgée de 3 ans.
  • Cookie Dingler et Peter et Sloane sont cités comme apparaissant à une soirée spéciale années 80 sur TF1.
  • Une cassette des Poppys est diffusée dans un car scolaire.
  • Dave – Est-ce par hasard? (1977) était, quand il faisait beau, régulièrement chanté (faux) par la marraine de Mathilde quand celle-ci était enfant.
  • Alain Souchon apparait dans le livre. Il se baigne en mer.
  • Lors d’un diner la chanson de Carla Bruni – Mon Raymond (Little french song, 2013) est citée.
  • Eté 1978 : les chansons de Claude François s’entendent à travers les fenêtres des immeubles laissées ouvertes à cause de la chaleur.
  • Eté 1978 toujours, les Village People passent à la télévision.
  • En voyant un couple parler théâtre à table Lucien se demande s’ils ont déjà dansé sur Born to be Alive de Patrick Hernandez à une soirée déguisée (album Born to be Alive, 1979).
  • Lucien décrit la femme dont il rêve avec des paroles de la chanson de Marc Lavoine – Elle a les yeux revolver (1985).
  • Vincent Delerm – Le monologue shakespearien. (Vincent Delerm, 2002). La chanson est citée par l’auteure dans sa bande originale. Étant donné que Lucien regarde une pièce de Shakespeare on peut supposer que le morceau s’intègre ici.
  • A la télévision dans une émission de variétés passe le clip des Village People – YMCA. Datant de 1978, cette chanson disco fait référence au Young Men’s Christian Association. Le titre sera repris par de nombreux interprètes.
  • Mathilde fait référence à deux artistes Dalida et Barbara et évoque les chansons suivantes:
    Dalida – Mourir sur scène (1983).
    Barbara – Nantes (en disant qu’elle était revenue au 45 rue de la grange au loup). Parue sur l’album Dis, quand reviendras-tu? (1964), il a fallu 4 années à Barbara pour écrire cette chanson suite au décès de son père, à Nantes, en 1959. La rue de la Grange au loup mentionnée dans la chanson n’existait pas à l’époque. La rue a été inaugurée en 1986.
  • Julien Clerc est cité. Le titre donné par l’auteure dans sa BO est Elle a au fond des yeux. (Liberté, égalité, fraternité… ou la mort, 1972)
  • Fabienne Thibeault – Les uns contre les autres est une chanson extraite de Starmania, l’opéra rock franco-quebecois de Michel Berger et Luc Plamondon créé en 1978.
  • Voulzy est cité dans les bonus du livre.
  • Les morceaux ci-dessous sont également listés par l’auteure comme faisant partie de la Bande Originale du livre, mais je n’ai pas réussi à situer leur emplacement, ils ont donc été intégrés en fin de playlist :
    Vincent Delerm – Sous les avalanches (Les Piqûres d’Araignée, 2006)
    Hugues Aufray – Dès que le printemps revient (1964). Elle a été chantée par Hugues Aufray lors de l’Eurovision en 1964.
    Anne Sylvestre – Les gens qui doutent (J’ai de bonnes nouvelles, 1977).
    William Sheller – Une chanson qui te ressemblerait (…Dans un vieux Rock’n’Roll, 1976)
    Etienne Daho – Quelqu’un qui m’ressemble (Pop Satori, 1986)
    Jean-Jacques Goldman – Puisque tu pars (Entre gris clair et gris foncé, 1987)

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La blancheur qu’on croyait éternelle est paru en France en mars 2014 aux éditions Stock.

Delphine

Delphine

Créatrice du site // Rédactrice

Créatrice, rédactrice et CM du site. Passionnée de musique, fan de LCD Soundsystem (mais pas que). J'aime la lecture, le ciné, les expo, le street art et les voyages !

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