Le livre :
Imaginez que vous vous réveillez un matin subitement prisonnier de votre ville avec en guise de barreaux un champ de force invisible, un dôme transparent qui vous isole complètement du reste du monde, personne n’y entre, personne n’en sort. Vous n’en connaissez pas l’origine, ne savez pas comment le faire disparaitre, et les premiers essais militaires pour y ouvrir un passage restent infructueux. Voilà la situation dans laquelle se trouvent les habitants de la petite ville de Chester’s Mill dans le Maine.
Petit à petit, alors que les ressources se raréfient et que l’air devient de moins en moins respirable, une scission se crée au sein de la population. Jim Rennie, premier adjoint de Chester’s Mill, dont l’ambition politique dépasse la raison, met en place sa propre milice pour contrôler la ville. Il accuse Dale Barbara, un cuistot installé depuis peu dans la bourgade, d’avoir un lien avec le dôme. Deux clans se forment au sein de la communauté, celui de Jim Reenie et celui du cuisinier, ancien soldat ayant servi en Irak, qui peut compter sur le soutien d’un groupe de résistants en interne et de militaires à l’extérieur du dôme.
Le livre est paru en France en 2 volumes intitulés Dôme 1 et Dôme 2, mais il s’agit bien d’un unique roman dont le titre original est Under the Dome.
Avis :
Le roman débute avec les premiers accidents spectaculaires causés par ce dôme invisible. Stephen King installe le décor, les nombreux personnages et met en place l’intrigue. L’idée de départ est bonne mais on comprend (trop) rapidement où l’auteur veut en venir. Cet évènement surnaturel est un prétexte pour permettre à King de faire une brillante allégorie du totalitarisme, nous rappelant des pages de l’Histoire où l’Homme a dû révéler sa nature et faire des choix : résistance ou passivité, entraide ou individualisme… Malgré des personnages un tantinet manichéens, une narration un peu longue et une part de prévisibilité, l’auteur arrive à nous tenir suffisamment en haleine pour nous faire tourner chaque page de ce pavé en comprenant plus de 1000.
Le livre a donné lieu à une série télévisée au titre éponyme (Under The Dome en anglais) dont la 1ère saison de 13 épisodes a été diffusée aux États-Unis dès juin 2013 sur CBS. La saison 1 a été supervisée par Stephen King mais si celui-ci est annoncé comme co-auteur pour le premier épisode de la seconde saison, Brian K. Vaughan, à l’initiative de l’adaptation pour la télévision, a largement modifié l’histoire pour développer la série.
It’s a small town you know what i mean, it’s a small town son, and we all support the team.
Musique :
Dans la ville de Chester’s Mill, la radio WCIK diffuse des programmes religieux et la musique qui va avec. Les trois dernières lettres signifient Christ Is King, la station est connue sous le nom de Radio-Jésus. Les chants religieux sont donc majoritaires dans cette playlist, même si on trouve également d’autres styles musicaux.
Les personnages sont cités par leurs prénoms, dans un souci de simplification et pour éviter les spoilers, leur rôle dans l’histoire n’est pas expliqué, ils sont uniquement utilisés pour situer les faits.
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Playlist :
Les références musicales sont classées selon l’ordre des chapitres du livre.
Tome 1:
- James Blunt – You’re Beautiful (Back to Bedlam, 2004). Bob écoute ce titre sur son iPod au moment de l’apparition du dôme.
- LCD Soundsystem – North American Scum, Someone Great, All My Friends (Sound of Silver, 2007). Le CD tourne sur un poste fonctionnant à piles dans la cuisine de Jack Evans. Jack chantonne North American Scum en préparant son omelette. LCD Soundsystem était le groupe de James Murphy, co-fondateur du label DFA Records.
- Le chef de police de Chester’s Mill, Howard Perkins (Howie), écoute « un programme de musique sacrée sur WCIK » lorsque le dôme apparait. Sa femme coupe le poste de radio au milieu du titre de Norman Luboff Choir – What a friend we have in Jesus. N’ayant pas trouvé cette version, c’est une autre interprétation qui a été insérée dans la playlist. Cet hymne chrétien est tiré d’un poème de l’irlandais Joseph M. Scriven qu’il écrivit en 1855 suite à de tragiques évènements. Il fut mis en musique par Charles. C. Converse en 1868.
- Un peu plus tôt, le morceau How Gret Thou Art est diffusé.
Cet hymne chrétien, tiré d’un poème de 1885 du suédois Carl Gustav Boberg (1859 – 1940) fut interprété pour la 1ère fois en public sur un air folk suédois en 1888. Traduit en plusieurs langues, la première version anglaise date de 1925 (E. Gustav Johnson), elle fut modifiée par Stuart K. Hine (1949) et popularisée par George Beverly Shea et Cliff Barrows aux côtés de Billy Graham . Le titre sera interprété par de nombreux grands chanteurs américains, c’est l’un des airs de prières les plus chantés. - Le couple Perkins écoutait quelques jours auparavant le groupe KC & Sunshine Band.
- James McMurtry – Talkin’ at the Texaco (Too Long In The Wasteland, 1989). Des paroles de cette chanson sont chantées par Barbara et Rose : « C’est une petite ville, ici, tu vois ce que je veux dire? » / « Rien qu’une petite ville, mon chou, et tout le monde soutien l’équipe ». Les paroles ont été traduites en français dans le livre. Il est indiqué que cette chanson « avait connu un mystérieux regain de faveur pendant deux mois, l’été précédent, sur deux stations du Maine spécialisées dans le country et le western ». (La chanson est citée plusieurs fois dans le roman).
- Le fils de Sammy s’appelle Little Walter en hommage au bluesman.
- Joe a remporté le 2ème prix lors d’une compétition de Noël avec une parodie de danse sur Gretchen Wilson – Redneck Woman (Here for the party, 2004). Gretchen Wilson remporta un Grammy Awards avec ce titre en 2004.
- Le 1er prix a été remporté par Dougie Twitchell qui avait jonglé avec une demi-douzaine de gourdins indiens tout en chantant Moon River.
- Sam Verdreaux porte un T-shirt des Led Zeppelin.
- A la fin du prêche dans l’église de Lester, quand l’orchestre attaque Whatever My God Ordains Is Right, en si, tout le monde se met à chanter.
- L’un des personnages, Roméo Burpee, est décrit comme ayant « une mèche à la Elvis ».
- Lors d’un rassemblement des fidèles chantent Une puissante forteresse est notre Dieu, Que tu es Grand, Seigneur, Quand Jesus viendra, En avant, soldats du Christ.
- Il est écrit dans le livre « pour reprendre le refrain de Ricky Ricardo, James Rennie aura quelques s’plications (sic) à donner ». Stephen King fait ici probablement référence à la série des années 50 I Love Lucy.
- Thurston et Carolyn allument l’autoradio et ne peuvent trouver autre chose qu’ Elvis Presley & The Jordanaires- How Great Thou Art (1967).
- Lors de leur passage à la radio WCIK, Good Night, Sweet Jesus interprétée par Perry Como est diffusée. N’ayant pas trouvé le titre de Perry Como c’est la version de Alan Dean qui a été intégrée à la playlist.
- Le morceau de Perry Como laisse ensuite la place à une pièce instrumentale qui, pour Linda, ressemble au solo d’orgue de In-A-Gadda-Da-Vida, un morceau d’Iron Butterfly (In-A-Gadda-Da-Vida, 1968). Ce titre de rock psychédélique dure à l’origine 17 minutes, c’est sa version courte qui a été intégrée à la playlist.
- Une voix résonne alors, il s’agit de Raymond Howell, Christ my Lord and Leader.
- Il est précisé que le chef Bushey a renoncé au blues, les artistes suivants sont cités : B.B. King, Koko & Hound Dog Taylor, Muddy & Howlin’ Wolf, Little Walter.
- Un jeune porte un t-shirt 50 Cent.
- Barbara compare Norrie Calvert à la chanteuse Joan Jett.
- La population se réunit au bar le Dipper’s pour voir en direct l’intervention militaire. Le bar n’avait pas connu une telle affluence depuis le nouvel an 2009 quand s’étaient produits les Vatican Sex Kittens.
- En sortant de chez elle Sammy se rappelle d’une chanson de l’album de John Cougar Mellencamp – Nothin’ Matters and What If It Did (1980).
- Lorsque Sammy prend la route de l’hôpital, son fils porte un T-Shirt Donna The Buffalo et elle commence à chanter la chanson de James McMurtry (toujours la même).
- Franck Sinatra est cité pour dater un objet.
- Le pasteur Piper Libby avait un poster du groupe Oasis au mur de sa chambre lorsqu’elle était adolescente.
- Sur le panier d’un vélo « il y avait un autocollant qui proclamait: « Quand le pouvoir de l’amour sera plus fort que l’amour du pouvoir, le monde connaîtra la paix – Jimi Hendrix ». »
- Les Grateful Dead sont cités pour illustrer l’atmosphère ambiante.
- Il est dit que la ville de Chester’s Mill a une forme de chaussette et avec cette idée le petit groupe chante une célèbre comptine anglaise « There was an old woman who lived in a shoe / She had so many children she didn’t know what to do… »
- Jello Biafra With The Melvins – McGruff the crime dog (Never Breathe What You Can’t See, 2004)
McGruff the crime dog est un personnage de bande dessinée utilisé par la police américaine pour sensibiliser les enfants et prévenir la criminalité. Jello Biafra, pour sa part, de son vrai nom Eric Reed Boucher, est l’ancien chanteur du groupe de rock les Dead Kennedys. - Tom Petty and The Heartbreakers – The Waiting (1981) : « Tom Petty, le rocker, avait raison, quand il disait que le plus dur, c’était d’attendre ».
Tome 2:
- Phil Bushey écoute du Gospel à la radio.
- Les voix de George Dow et des Gospel Tones sortent des haut-parleurs pour chanter « Seigneur comme tu prends soin de moi ».
- WCIK diffuse Doux espoir du paradis par les Blind Boys de l’Alabama. Ce groupe de Gospel est, comme son nom l’indique, constitué d’aveugles.
- Freddie King- Big Legged Woman (Texas Cannonball, 1972). Morceau fredonné par Thurston Marshall lors de sa tournée à l’hôpital.
- James Blunt – You’re Beautiful est à nouveau cité, elle sert de sonnerie de portable à Andy.
- Bonnie Nandella and the Redemption – My Soul Is A Witness est diffusé, le volume à fond.
- Sweet Home Alabama play that dead band’s song est le titre du chapitre 8. La note de bas de page dit qu’il s’agit d’une référence à la chanson anti-raciste de Neil Young. Dans ce cas il s’agirait de la chanson Alabama (1972) et non de la chanson du groupe Lynyrd Skynyrd – Sweet Home Alabama (Second Helping, 1974). Les deux titres ont été intégrés à la playlist.
- Cette phrase se retrouve à nouveau sur le t-Shirt d’un mannequin d’Halloween. Cet épouvantail réapparait plusieurs fois dans le texte.
- Rusty entend le groupe Mighty Clouds of Joy sur son autoradio et coupe immédiatement.
- Le logo « CNN dernière minute » apparait à la télévision accompagné de Musique pour un désastre.
- Lorsque Stewart Bowie appelle Roger Killian, il entend à l’autre bout du fil « les violons larmoyants de Mantovani (…) Quand c’était les gosses, on entendait plutôt Metallica ou Pantera ».
- Au studio de WCIK, Andy Sanders écoute l’orchestre symphonique Our Daily Bread jouer les premiers accords de How Great Thou Art.
- Phil qui contrôle la programmation de WCIK décide de « mettre un peu de peps dans la musique » et de passer des « trucs comme Mavis Staples et les Clark Sisters », « du gospel style rock ».
- Staples Singers – Get Right Church passe à la radio, le morceau dans la playlist s’intitule Let’s go home (album Swing Low, 1961).
- Suite à la découverte de cadavres, Twitch se demande si « le suicide était indolore, comme le proclamait la chanson ». Ici King fait référence au titre de Johnny Mandel – Suicide is Painless. Ce morceau a été utilisé dans le film M.A.S.H. (1970) de Robert Altman, puis comme thème de la série éponyme, M.A.S.H.
- Norrie a un « skate couvert d’autocollants de groupes de rock disparus depuis longtemps comme Stalag 17 ou Dead Milkman ».
- Les habitants de Chester’s Mill chantent Star Spangled Banner. Le Star Spangled Banner est un poème de Francis Scott Key écrit en 1814 qui est devenu depuis le 3 mars 1931 l’hymne national officiel des États-Unis.
- Au décès d’un des personnage, l’un de ses parents pose sa tête sur ses genoux et lui chante la berceuse de son enfance Baby’s boat the silver moon sailing in the sky qui porte aussi le nom de The Slumber Boat.
- Il est encore question de l’épouvantail et de son T-Shirt Sweet Home Alabama play that dead band’s song. Cette fois-ci il est précisé qu’il s’agit d’une citation de Warren Zevon. Il s’agit donc de la chanson Play it all night long (album Bad Luck Streak In Dancing School, 1980).
- Thurston ne s’était jamais senti aussi parano depuis l’époque où il criait à morts les flics ! avec les Black Panthers.
- Thurston se met à chanter la comptine The wheels on the bus avec ses enfants.
- La radio WCIK diffuse His Delight Trio chantant « I Got a Telephone Call from Heaven and It Was Jesus on the Line », puis une chanson de Gospel disant « Nous nous prendrons par la main autour de ton trône ».
- Un jeu de mot implique le groupe de rock Heat Man.
- The Sandells – Dirty Waters (1966). Cette chanson, connue de tous les orchestres de Boston, est chantée par la clientèle du Dipper’s. Ce titre est traditionnellement chanté après toutes les victoires sportives de Boston.
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Dôme est paru en France en mars 2011 chez Albin Michel puis en mars 2013 en Livre de Poche.
Delphine
Créatrice du site // Rédactrice
Créatrice, rédactrice et CM du site. Passionnée de musique, fan de LCD Soundsystem (mais pas que). J'aime la lecture, le ciné, les expo, le street art et les voyages !