Le livre :
Le Fantôme de l’Opéra de Gaston Leroux relate l’incroyable histoire d’un mystérieux individu vivant dans les entrailles de l’Opéra Garnier à Paris. Cet être terrifiant serait la cause de graves accidents – un lustre qui s’effondre sur le public pendant une représentation et un machiniste retrouvé pendu – qui troublent la sérénité du lieu. La rumeur enfle et la crainte s’installe alors que certains affirment avoir croisé l’intrigant fantôme qui cacherait derrière son masque un visage déformé… à peine humain. Le « Fantôme de l’Opéra », tel qu’il se nomme lui-même, ne tarde pas à se manifester auprès des nouveaux directeurs de l’établissement pour leur réclamer 20 000 francs par mois et exiger que la loge N° 5 lui soit réservée. Dans un premier temps amusés, les responsables du théâtre apprendront à craindre ce fantôme dont les actes ont des conséquences bien réelles.
Alors que ces faits énigmatiques excitent la curiosité de chacun, Christine Daaé, une jeune chanteuse, remporte un franc succès dans le Faust de Gounod mais semble étrangement préoccupée. Elle finit par confier au vicomte Raoul de Chagny, secrètement amoureux d’elle, une histoire incroyable. Christine est liée à une voix mélodieuse qui l’appelle la nuit et inspire son chant, un « ange de la musique » qui la fascine et la terrifie. Raoul et Christine découvrent que cette voix est celle du fameux fantôme, Erik, un ancien prestidigitateur défiguré qui se cache dans un royaume souterrain de l’Opéra où il compose une intrigante œuvre lyrique. Fou amoureux de la chanteuse, le fantôme l’enlève et l’emprisonne dans son repaire. Raoul de Chagny, aidé d’un mystérieux personnage nommé le Persan, devra affronter de nombreux pièges pour libérer la jeune femme.
Avis :
Plus de cent ans après sa première publication, Le Fantôme de l’Opéra continue de fasciner par l’originalité de son intrigue. Avant de débuter l’histoire, Gaston Leroux invite le lecteur à prendre les évènements racontés comme des faits établis : il l’assure, le narrateur, un journaliste historien, a recueilli les témoignages des protagonistes et consulté leurs carnets personnels pour établir son récit. Un procédé associé à une histoire fascinante qui tient en haleine le lecteur jusqu’à son dénouement.
Riche en rebondissements, ce roman s’est avéré une mine d’inspiration intarissable pour de nombreux artistes. Le Fantôme de l’Opéra a ainsi été adapté en pièce de théâtre, en comédie musicale, en ballet et évidemment au cinéma. La première adaptation sur grand écran, réalisée par Rupert Julian, date de 1925 avec Lon Chaney derrière le masque du fantôme et l’on doit la plus relecture la récente à Joel Schumacher dans un film sorti en 2004. Au milieu de nombreuses autres versions, Brian de Palma a adapté le mythe, très librement, avec son Phantom of the Paradise frénétique sorti en 1974.
En donnant un (horrible) visage au fantôme, ces diverses adaptations du roman au cinéma ont permis de renouveler et de populariser la légende au point que le masque du fantôme est devenu à lui seul un symbole évoquant cette œuvre envoutante. Les références et clins d’œil au célèbre fantôme se retrouvent un peu partout dans la culture populaire, autant de signes que ce classique intemporel est fortement ancré dans l’imaginaire collectif.
Musique :
La musique est évidemment très présente dans le roman. Seules les œuvres citées avec précision sont reprises dans la playlist ci-dessous.
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Playlist :
Les références musicales sont citées par ordre d’apparition dans le livre. Quand certains artistes ou œuvres sont cités plusieurs fois, seule la première référence est précisée.
- L’opéra Polyeucte de Charles Gounod (1818 – 1893) est évoqué. Cet opéra, basé sur le drame du même nom écrit par Pierre Corneille (1606 – 1684), a été créé à Paris le 7 octobre 1878 au Palais Garnier (aussi appelé Opéra Garnier), où se déroule le roman de Gaston Leroux.
- L’opéra Le Roi de Lahore de Jules Massenet (1842 – 1912), créé également à l’Opéra Garnier le 27 avril 1877, est évoqué.
- Des compositeurs montés « à tour de rôle au pupitre du chef d’orchestre » pour diriger « eux-mêmes l’exécution de leurs œuvres » sont cités avec pour chacun les opéras qu’ils ont conduit au sein de l’Opéra Garnier :
- Charles Gounod – Marche funèbre d’une marionnette. Cette œuvre pour piano composée en 1872 a été arrangée pour orchestre symphonique en 1879. Son utilisation pour le générique des 268 épisodes de la série télévisée Alfred Hitchcock présente (1965 -1962) l’a rendue très populaire.
- Ernest Reyer (1823 – 1909) – Sigurd. L’ouverture de cet opéra créé en 1884 est évoquée.
- Camille Saint-Saëns (1835 – 1921) – La danse macabre (1874) et une « rêverie orientale ». Ce dernier morceau, composé en 1875 fut plus tard inclus dans le troisième mouvement de sa Suite algérienne terminée en 1880 sous le titre Rêverie d’un soir.
- Jules Massenet dirige quant à lui une « marche hongroise inédite ». Il s’agit d’une œuvre orchestrale dédiée à Franz Liszt (1811 – 1886) et exécutée à Paris en juin 1879 au bénéfice des victimes des inondations de Szeged . Elle est basée sur la Marche turque-hongroise composée par le compositeur amateur Ignác Szabadi Frank (1825–ap. 1879). Massenet intitula son œuvre Marche héroïque de Szabady.
- Ernest Guiraud (1837 – 1892) – Carnaval. Cette pièce est la dernière partie de sa Première suite d’orchestre, exécutée en 1872.
- Léo Delibes (1836 – 1891) – la Valse lente de Sylvia (1876) et les pizzicati de Coppélia (1870).
- Les chanteuses lyriques Gabrielle Krauss (1842 – 1906) et Denise Bloch sont évoquées. La première interprétant le boléro de l’opéra Les Vêpres siciliennes (1855) de Guiseppe Verdi (1813 – 1901), la seconde le Brindisi de Lucrèce Borgia (1833) composé par Gaetano Donizetti (1797 – 1848).
- Christine Daaé chante « quelques passages de Roméo et Juliette » et « l’acte de la prison et le trio final de Faust« . Ces deux opéras sont de Charles Gounod : le premier, créé en 1867, s’inspire du drame de William Shakespeare, le second, créé en 1859, s’inspire de la pièce de Goethe.
- L’opéra La Mort d’Hercule (aussi appelé Déjanire) composé par Jacques-Antoine de Révéroni Saint-Cyr (1767 – 1829) est évoqué.
- Les compositeurs Christoph Willibald Gluck (1714 – 1787), Niccolò Vito Piccini (1728 – 1800), Giacomo Meyerbeer (1791 – 1864), Domenico Cimarosa (1749 – 1801), Carl Maria von Weber (1786 – 1826) et Richard Wagner (1813 – 1883) sont cités.
- L’opéra La Juive (1835) de Jacques-Fromental Halévy est évoqué. Madame Giry en chante à mi-voix la marche du second acte dont les paroles sont citées :
« Près de celui que j’aime
Je veux vivre et mourir,
Et la mort, elle-même,
Ne peut nous désunir. » - L’opéra La Flûte enchantée (1791) de Wolfgang Amadeus Mozart est évoqué.
- Le père de Christine Daaé joue la Résurrection de Lazare « dans ses heures de tristesse et de foi ». Il s’agit d’une œuvre de Franz Schubert (1797 – 1828).
- « Sombre forêt » est évoqué. Il s’agit d’un air pour soprano tiré de l’acte 2 de l’opéra Guillaume Tell de Gioachino Rossini.
- L’air du Roi de Thulé est évoqué. Il est issu de l’opéra de Faust par Charles Gounod.
- L’opéra Don Juan (1787) de Mozart est évoqué.
- Le duo de la « nuit d’hyménée » de l’opéra Roméo et Juliette de Charles Gounod est citée.
- Le Dies Irae est évoqué.
- Un duo de l’opéra Otello (1887) de Verdi est cité.
- Le fantôme Erik fait allusion à la Messe des morts et au chant religieux Kyrie Eleison.
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Le Fantôme de l’Opéra est paru en avril 1910 aux éditions Pierre Lafitte, il est été édité au Livre de Poche depuis janvier 1975 et dans la collection Livre de Poche Jeunesse depuis janvier 2012. Le livre étant dans le domaine public, il est également disponible gratuitement au format numérique chez plusieurs éditeurs.
Marco
Rédacteur
Chroniqueur pour Shut Up and Play The Books ! et Citazine (cinéma), je peux également faire des sites Internet sur Wordpress et du community management. Intérêts : Orson Welles, médias, cinéma, #moviequotes, loutres et plus si affinités.
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