Le livre :
Gainsbourg d’Alexis Chabert et François Dimberton retrace le parcours de Lucien Ginsburg, fils d’émigrés russes, qui a su s’imposer au sein de la variété française avec ses textes ciselés et un sens de la mélodie – et de la provocation – imparables.
À travers les volutes de fumée de cigarette et les excès éthyliques, la bande dessinée nous plonge dans l’univers du poète qui a bouleversé les codes de la chanson populaire en acceptant parfois d’aborder cet « art mineur » avec une logique cynique purement commerciale.
Chabert et Dimberton mettent en lumière l’œuvre immense de Serge Gainsbourg, fruit d’une carrière protéiforme – parsemée de tubes mais aussi de scandales et d’albums-concept incompris – et marquée par les femmes de sa vie (Brigitte Bardot, Jane Birkin, Bambou…).
Avis :
L’univers graphique de l’album est très agréable et constitue son attrait principal. Sur le fond, Gainsbourg ne contient pas de grandes révélations sur la vie du chanteur pour le lecteur déjà bien informé ou qui aurait vu, par exemple, Gainsbourg (Vie héroïque), le biopic de Joann Sfar consacré au chanteur en 2010. On retrouve pêle-mêle dans cette biographie dessinée les muses qui ont inspiré le chanteur et ses inévitables coups d’éclats, des polémiques – du billet de 500 francs brûlé en direct à la télévision à la proposition indécente faite à Whitney Houston sur le plateau de Drucker – qui ont forgé le personnage public de Gainsbourg et surtout Gainsbarre, son alter ego autodestructeur des dernières années.
Gainsbourg est un bel objet conseillé à ceux qui veulent découvrir l’univers de l’homme à la tête de chou. Si les dernières années de sa vie sont moins présentes dans le récit, cette bande dessinée reste néanmoins un compte rendu fidèle et assez complet de la vie d’un homme incroyablement talentueux et contradictoire, à la fois timide et impétueux.
Musique :
Les titres présents dans Gainsbourg sont loin de donner une vision exhaustive de la carrière de l’auteur de La Javanaise – il manque notamment des titres produits les dernières années de sa vie – mais dévoilent sa faculté à composer des chansons, souvent des succès, pour les autres.
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Playlist :
Les références musicales sont classées selon l’ordre d’apparition dans le livre.
- Serge Gainsbourg – Yellow star (Rock Around the Bunker, 1975)
- Serge Gainsbourg et Jane Birkin – Je t’aime… moi non plus (Jane Birkin – Serge Gainsbourg, 1969)
- Les musiciens Art Tatum et Dizzy Gillespie sont évoqués.
- Édith Piaf – Mon légionnaire. Ce morceau est interprété sur scène par un chanteur travesti alors que le jeune Serge Gainsbourg est pianiste dans un cabaret de travestis.
- Serge Gainsbourg – Le Poinçonneur des Lilas (Du chant à la une !, 1958)
- Dalila et Serge Regianni sont évoqués.
- Juliette Greco – La Javanaise (1963)
- Michèle Arnaud – La chanson de Prévert (1960)
- Les chanteurs Nana Mouskouri, Johnny Hallyday et Sylvie Vartan sont évoqués.
- Petula Clark – La Gadoue (1966)
- France Gall – Laisse tomber les filles (Poupée de cire, poupée de son, 1965), N’écoute pas les idoles (1975) et Poupée de cire, poupée de son (Poupée de cire, poupée de son, 1965)
- Françoise Hardy – Comment te dire adieu ? (Comment te dire adieu ?, 1968)
- Brigitte Bardot – Harley Davidson (Brigitte Bardot Show, 1968)
- Serge Gainsbourg et Brigitte Bardot – Je t’aime… moi non plus. Enregistré en 1967, avant le duo avec Jane Birkin, cette version ne fut publiée qu’en 1986.
- Serge Gainsbourg – Comic Strip (Initials B.B., 1968)
- L’album-concept Histoire de Melody Nelson (1971) est évoqué.
- Claude François est cité.
- Les albums Rock around the bunker (1975), L’homme à la tête de chou (1976) et My lady heroine (1977) sont cités.
- Serge Gainsbourg – L’ami caouette (1975), Aux armes et cætera (Aux armes et cætera, 1979), une version de La Marseillaise enregistrée avec les musiciens de Peter Tosh et les choristes de Bob Marley, Initials B.B (Initials B.B., 1968) et Chez les Yé-yé (Gainsbourg Confidentiel, 1963)
- La chanteuse et actrice Whitney Houston et Catherine Ringer du groupe Rita Mitsouko, avec qui Serge Gainsbourg a un échange très tendu dans l’émission Mon Zénith à moi de Michel Denisot, sont présentes dans la BD.
- Vanessa Paradis – Joe le taxi (M & J, 1988)
- L’album Variations sur le même t’aime écrit en 1990 pour Vanessa Paradis est évoqué.
- Serge Gainsbourg – L’hippopodame (Vu de l’extérieur, 1973)
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Gainsbourg de Dimberton et Chabert est paru en septembre 2015 chez Jungle, une version collector de la BD est sortie en février 2016.
Marco
Rédacteur
Chroniqueur pour Shut Up and Play The Books ! et Citazine (cinéma), je peux également faire des sites Internet sur Wordpress et du community management. Intérêts : Orson Welles, médias, cinéma, #moviequotes, loutres et plus si affinités.
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