I need more – Iggy Pop
Le livre :
Avis :
Comme il s’agit d’une autobiographie il est bien évidemment conseillé d’avoir un minimum d’intérêt pour le chanteur – James Österberg de son vrai nom – avant de se plonger dans la lecture de ce livre. S’il se dévoile ici sans tabou, livrant un certain nombre d’informations – parfois trash – sur sa vie personnelle et sur la façon dont il a fait avancer sa carrière, I need more est un texte parfois un peu pénible à lire tant le style est mauvais (à moins que ce ne soit la traduction qui laisse à désirer).
Le parti pris d’évoquer plusieurs points de sa vie sans réelle chronologie, comme autant de petites anecdotes prises à gauche à droite est par contre sympathique.
Un certain nombre d’entre elles, troublantes ou rigolotes, vous permettront certainement d’approfondir vos connaissances sur l’homme, d’autres n’ont cependant vraiment aucun intérêt : il faut en effet être plus que fan pour savourer le chapitre intitulé « merde » qui parle de la première fois où il a entendu ce mot lorsqu’il était à l’école primaire… De par ce choix ne sont donc relatés que des moments de vie qui ne permettent pas une réelle vue d’ensemble.
Si Iggy Pop est indéniablement un artiste talentueux, cette autobiographie – écrite à quatre mains avec une amie d’enfance – n’est pas franchement excitante. I need more : une phrase qu’il aurait été agréable d’avoir envie de dire en fin de lecture, ce n’est malheureusement pas le cas. Conseillé uniquement aux fans absolus de l’iguane.
C’est quoi, le rock and roll? C’est le truc qui brise ton mariage. Le truc qui te bousille les reins. Qui te tue le foie. C’est ce qui fait vendre des McDo. C’est un lieu de rassemblement.
Musique :
Iggy Pop cite dans son autobiographie un certain nombre de morceaux. Il revient sur ceux composés lors de sa période avec les Stooges, mais évoque aussi ceux qui ont marqué sa vie personnelle ou professionnelle. Il nomme aussi certains des artistes rencontrés ou avec qui il a collaboré.
Les Stooges, pour moi, c’était l’amitié. L’amitié, ça c’était un style musical pertinent.
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Playlist :
Les références musicales sont classées selon l’ordre d’apparition dans le livre.
- Sa première chanson écrite avec les Stooges est Wind up. Le titre a changé au cours du temps et a porté les titres Asthma attack, Goodbye bozos et Jesus loves the Stooges.
- Iggy parle des membres des Stooges :
– Dave Alexander qui, après avoir vu un documentaire sur Jimi Hendrix, a voulu faire la même chose que le guitariste et a mis le feu à sa basse.
– Scott Asheton est quant à lui comparé à Elvis Presley par rapport à sa façon de s’habiller et de se coiffer. - Il est dit que Les Stooges s’impose en douceur avec l’album Fun House (1970). Il s’agit du 2ème album du groupe, produit par Don Gallucci.
- Une phrase de Jim Morrison est citée : « Les rues sont des champs qui ne meurent jamais » en version originale « The streets are fields that never die ». Il s’agit de paroles du morceau The Crystal Ship (The Doors, 1966)
- Lou Reed – Heroïn (The Velvet Underground and Nico, 1967). Écrite en 1964 par Lou Reed pour The Velvet Underground, le titre décrivant ouvertement une personne consommant de l’héroïne apparait sur le prmeier album du groupe en 1967. La première fois qu’Iggy a réellement écouté cette chanson c’est lorsqu’il se trouvait chez celle qui deviendra sa femme.
- Sa femme adorait Junior Walker & The All Stars et leur chanson What does it take (to win your love) (1968), de même que Frank Sinatra et My Funny Valentine (1953). Ce titre repris par Sinatra en 1953 est un grand standard du jazz et à l’origine une chanson de Richard Rodgers et Lorenz Hart issue de la comédie musicale Place au Rythme (1937).
- Iggy dit avoir écrit la chanson Down on the Street en plein milieu de la nuit alors que sa femme dormait, ce qui l’empêcha de travailler correctement. Le titre sera le single de l’album Fun House (1970).
- Il évoque l’été 1965 avec la sortie de Bringing it all back home de Bob Dylan et du nouvel album des Stones.
- Quand il était petit, le fils de la famille voisine à la sienne jouait à la guitare des chansons de Duane Eddy : Bulldog et Raunchy (1957 – 1958 mais enregistrée pour l’album Twangin’ the Golden Hits en 1965), puis du rock style Link Wray.
- Une voie ferrée se trouvait près de la caravane où il vivait enfant. Le lieu lui avait été interdit par son père. C’est une escapade près de cette voie avec sa voisine qui lui a inspiré la chanson Sister Midnight (The idiot, 1967).
- Il décrit un souvenir de concert à Nashville, dans le Tennessee, au cours de la période Raw power où le groupe en première partie était les Allman Brothers. Raw power paru en 1973 est le 3ème album des Stooges.
- Il raconte le déroulement d’un concert à Boston après leur premier album (sorti en 1969) avec Scotty Asheltton à la batterie, Dave Alexander à la basse, Ron Asheto à la guitare et lui au chant. Ils avaient mis au point un set de 4 chansons : 1969 – Dog food – No fun – I wanna be your dog.
- Autre souvenir de quatre soirs de concerts à New York, au cours de l’un d’eux Miles Davis est venu les voir. Le set était le suivant : Loose, Down on the sreet, Dirt, Fun House, TV Eye (avec le saxophoniste Steve McKey), 1970 (I Feel Alright), Private Parts, Dog Food et Searching for Head.
- Iggy Pop rencontre David Bowie ce qui l’a aidé à surmonter sa dépression. Ils ont collaboré sur The Idiot (1977), le premier album d’Iggy Pop.
- En 1977 lors du Iggy / Bowie tour à Seattle, il rencontre un groupe de jeunes qui l’entraine dans un café où jouait un petit groupe débutant. Tous ensemble ils chantent des chansons connues telles que Wild Thing de The Troggs (1966) ou Gloria du groupe de Van Morrison, Them (1964)
- Après une altercation lors d’un concert dans le Michigan, Iggy remonte sur scène et chante Louie Louie.
Écrite par Richard Berry en 1955 après l’écoute de El Loco Cha Cha, la chanson parue en 1957 et fut popularisée par The Kingsmen en 1963. Devenue un classique du rock elle a été reprise par des milliers d’artistes. - Iggy a défié la bande des Scorpions de venir foutre le bordel à l’un de ses concerts, ça a donné le Metallica K-O, le dernier concert des Stooges.
- Il parle de certains des musiciens qui l’ont accompagné : Jackie Clark (qui avait joué avec Ike et Tina Turner dans The Nitty Gritty Dirty Band et dans Dr Hook’s Medicine Show), Klaus Kruger, batteur allemand venu aux USA pour enregistrer l’album New Values (1979) a failli mourir sur la route.
- Le 6ème album d’Iggy Pop, Party (1981) devait être un album commercial mais il en a finalement fait un à son image. Pour faire plaisir à sa maison de disques et enregistrer un single il a suggéré, pour un titre, une collaboration avec Phil Spector ou Mike Chapman. Il a finalement fait ce titre Bang Bang avec Tommy Boyce sur un air du guitariste Ivan Kral. Pour les paroles il s’est inspiré du livre de Tom Wolfe, l’Étoffe des Héros (1979).
- Sont également cités comme artistes rencontrés, qui ont inspiré ou ont collaboré avec Iggy Pop : Dirty Shames (certains membres des Stooges ayant fait partie de ce groupe auparavant), Pete Townshend (pour avoir été le guitariste des Who), les Sex Pistols, Chuck Berry (dont le groupe était incapable de jouer les titres au début), Harry Partch qui les a inspiré, la chanteuse Nico avec qui Iggy est sorti un temps, Les Beatles, les Prime Movers, Paul Batterfield, Sam Lay, Bob Koester (à Chicago, Iggy dormait sous son magasin de disques), Rationals (groupe de l’un de ses amis), les Burrito Brothers, les Faes, les Canned Heat, Alice Cooper (un concert avec lui en 1970 est évoqué), Flaming Groovies, Grateful Dead (évoqué à cause de leur ingé son), Ed Sanders et les Sales Boys.
I need more d’Iggy Pop est paru en poche en janvier 2001 chez Motifs.
Delphine
Créatrice du site // Rédactrice
Créatrice, rédactrice et CM du site. Passionnée de musique, fan de LCD Soundsystem (mais pas que). J'aime la lecture, le ciné, les expo, le street art et les voyages !