Le livre:

Keith Haring - JournalQuand l’expo « Keith Haring – The Political Line » a fait son apparition au Musée d’Art Moderne de Paris j’y suis allée plus par curiosité que par véritable engouement.
De Keith Haring je connaissais comme tout le monde le nom, le style particulier, ses petits personnages facilement identifiables, la fresque de l’hôpital Necker, les dessins à la craie dans le métro new yorkais et sa notoriété dans le pop art et street art. Rien de plus (et je n’avais jusqu’à présent pas été transcendée).
Grâce à cette exposition j’ai découvert un artiste engagé en phase avec son époque (80’s) et eu envie d’en apprendre bien plus sur l’homme, sur ce militant tristement décédé du SIDA en 1990.
Or, qui de mieux que Keith Haring pour nous en apprendre plus sur Keith Haring? La question ne s’est pas posée très longtemps et c’est avec son journal dans les mains que je suis repartie du MaM.

Le journal en question est le regroupement des différents carnets dans lesquels l’artiste a, de 1977 à 1989, consigné une partie de son quotidien. Il nous y dévoile l’apprentissage de son art, ses influences artistiques, ses réflexions sur son travail, son succès commercial, ses interrogations sur l’art et son marché, son engagement auprès des enfants, ses lectures, ses rencontres, ses sorties, ses amis, ses amours, son homosexualité, sa maladie,… On trouve par-ci, par là, des photos ou des dessins qui agrémentent ces textes rassemblés par ordre chronologique.

Avis :

Difficile d’avoir un avis sur un journal… C’est le genre de lecture motivée par l’envie d’en apprendre plus sur celui qui l’a écrit.
Il s’agit d’un témoignage intéressant pour tous les fans de cet artiste talentueux disparu beaucoup trop tôt.
Keith Haring (1958 – 1990)

Musique:

Même si peu de morceaux sont cités, la musique est très présente dans ce journal.

Keith Haring travaille en musique (sur un éventail allant de la musique classique aux Beastie Boys,…) et celle-ci influe parfois directement sur ses dessins (jouant sur la rapidité de ses mouvements, sur ses traits,…)

Les danses et les musiques qui font leur apparition sur les dancefloors à la fin des 70’s ou dans les rues de New York dans les 80’s inspirent Keith Haring. Il introduit celles-ci dans son travail, donnant à certains de ses personnages une dynamique particulière, les mettant en mouvement dans une mise en scène chorégraphique. Ainsi, dans certaines œuvres, l’influence du break dance, de l’electric boogie, des chorégraphies hip-hop, ou de la capoeira est clairement visible.

Évoluant dans un milieu artistique, Keith Haring collaborera avec un certain nombre de personnalités du milieu musical. Il participe ainsi à des vidéo, crée des pochettes de disques, des décors,… pour Grace Jones, Madonna,…

Concerts, boites de nuit, soirées… font partie de son quotidien.

Playlist également disponible (en partie) sur Deezer

Playlist :
(par ordre d’apparition dans le livre)

  • Frank Zappa est cité sans précision sur le titre
  • Grateful Dead – Brokedown Palace (album American Beauty, 1970)
  • Bachman-Turner Overdrive (Un album du groupe est diffusé dans la voiture de la personne qui a pris Keith et ses amis en stop)
  • Graham Nash – Man in the mirror (album Songs for Beginners, 1971)
  • Patti Smith – The histories of the universe (Keith Haring cite ce titre lorsqu’il parle de son attrait pour la poésie. Il s’agit d’un extrait de l’album Big Ego qui a regroupé de nombreux artistes. L’album est paru en 1978 sur le label Giorno Poetry Systems. Ce label a été créé par le poète américain John Giorno en 1965. Giorno fréquentait le milieu underground new yorkais des 60’s et était proche d’Andy Warhols et de la beat génération. Le label a produit une quarantaine d’albums. Les premières sorties étaient celles de la collection The Dia-A-Poem (service téléphonique qui proposait un poème aux gens qui appelaient. Ce service connut un franc succès à l’époque))
  • B52’s cité sans précision sur le titre
  • Charlie Morrow – Morceau pour 60 clarinettes (ce titre est explicitement cité par Keith Haring mais je n’ai réussi à trouver aucune correspondance)
  • Jackson Browne – album Running on Empty (1977)
  • Carl Perkins – Blue Suede Shoes (chanson écrite et enregistrée par Carl Perkins en 1956. Ce titre, standard du rock and roll a été repris par de nombreux artistes, dont Elvis Presley)
  • Nicola Guiducci (Nicola est DJ dans une boite de nuit milanaise, le Plastic. Ses sets donnent à Keith Haring l’impression d’être à New York)
  • Il voit Whitney Houston sur la scène du Limelight (New York) en février 1987, époque où elle n’était pas encore très connue
  • Keith Haring intervient dans des clips de Grace Jones (j’ai intégré ici « I’m not perfect (but i’m perfect for you) » issu de l’album Inside Story (1986) et Vamp (du film éponyme de Richard Wenk (1986)). Keith Haring a peint le corps de Jones dans ces clips et il apparait dans le premier).
  • Il va au concert de Rita Mitsouko en France, à la Cigale, le 18 mai 1987 (A cette époque le groupe était sur scène pour soutenir l’album The No Comprendo (1986). Cet album ne contient que des tubes. Pour l’illustrer j’ai choisi arbitrairement le morceau C’est comme ça)
  • Il assiste au concert de Run-D.M.C et des Beastie Boys qui a eu lieu le 19 mai 1987 au Grand Rex, en France (A défaut d’avoir trouvé ce concert en particulier j’ai intégré une vidéo prise lors de cette même tournée à Los Angeles. Certainement représentative de ce qu’a pu voir Haring à Paris)
  • Suite à l’inauguration d’une exposition en 1987, les Rita Mitsouko sont diffusés. Aucun titre cité
  • Concert de Prince à Anvers le 29 juin 1987
  • Festival jazz de Montreux (il dit y être allé en 1986)
  • La boite de nuit qu’Haring affectionnait particulièrement, le Paradise Garage, ferme ses portes en 1987. Il a une compilation hommage sur cassette qu’il écoute souvent. (vidéo de le soirée de fermeture de la boite à voir ici)
  • Quand il est en Suisse il se rend au Dolce Vita: boite de disco, punk, new wave, rap, heavy metal,…
  • En Suisse, alors que Keith Haring est dans une radio locale, il met des disques de Rita Mitsouko, Grace Jones, LL Cool J, Michael Jackson, Tom Tom Club
  • Quand il est au Japon, c’est la fanfare de l’école qui le réveille tous les matins
  • Alors qu’il écrit son journal il écoute une cassette de Juan Dubose
  • Grace Jones – La vie en rose (album Portfolio, 1977. Reprise du célèbre titre d’Edith Piaf de 1947)
  • Amazing Grace (il s’agit d’une des hymnes chrétiennes les plus célèbres du monde anglophone. Les premières traces écrites des paroles datent de 1779. Désormais chantée sur l’air du New Britain elle a été associée à différentes mélodies au cours du temps. Haring en modifie les paroles dans sa version)
  • Il écoute de l’acide house en boite de nuit
  • Va à une soirée où Fat Tony est aux platines
  • Bob Dylan, Jimi Hendrix et Neil Young sont écoutés dans son atelier, mais aucun titre n’est cité
  • Princesse Gloria – Come to my party (titre chanté par la princesse et pressé sur vinyle pour la soirée d’anniversaire de celle-ci le 15 avril 1989)
  • Fluxus dans une galerie, avec Yoko Ono sur scène et Charlotte Moorman au violoncelle (Fluxus, pour « flux courant » est un mouvement d’art contemporain né dans les années 1960 et touchant les arts visuels, la musique et la littérature)
  • Un DJ joue dans la rue pendant qu’il peint à Pise
  • Keith Haring se rend au concert de Stevie Wonder à Rome le 29 juin 1989
  • Nina Hagen lui chante des morceaux à l’oreille lors d’une soirée

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Delphine

Delphine

Créatrice du site // Rédactrice

Créatrice, rédactrice et CM du site. Passionnée de musique, fan de LCD Soundsystem (mais pas que). J'aime la lecture, le ciné, les expo, le street art et les voyages !

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