Joy Division So This Is Permanence – Ian Curtis
Le livre :
En seulement deux albums et une quarantaine de chansons empreintes de colère et d’angoisse, Joy Division est devenu un groupe culte en dépit d’une carrière fulgurante (de 1977 à 1980). Un succès étroitement lié aux textes noirs de Ian Curtis, esprit torturé et énigmatique qui devient sur scène un chanteur fascinant aux mouvements de danse saccadés, comme pour mieux exorciser l’épilepsie qui prend parfois le contrôle de son corps. Les carnets de notes présentés ici sont tels qu’ils ont été rédigés – ratures et corrections incluses – et on y retrouve les thèmes chers au parolier : la Seconde Guerre mondiale (le nom Joy Division provient des camps de concentration nazis), la religion, la schizophrénie d’un état entre impuissance et toute-puissance et la difficulté de trouver sa place dans une société tourmentée. Ces textes sont autant de pistes pour tenter d’explorer la complexité de Ian Curtis, artiste dépressif qui, emporté par ses problèmes personnels et existentiels, décida d’en finir alors qu’il n’avait que 23 ans, à la veille d’une première tournée américaine du groupe.
Avis :
Composé de trois parties – manuscrits des paroles des chansons, carnets de notes intimes et affaires personnelles (couvertures de livres, reproductions des vinyles du groupe, lettres de fans, interviews, fanzines…) – Joy Division So This Is Permanence est un livre indispensable à tout fan du groupe de Manchester souhaitant approcher au plus près le processus créatif de son leader. Les multiples versions des chansons, les listes de mots, d’idées et d’images – dont certains éléments ont été ensuite barrés par leur auteur – permettent de suivre l’itinéraire d’un homme torturé qui cherche un style et de découvrir la progression de ses compositions. Il est touchant de découvrir les reproductions fidèles de ses carnets de notes noircies par son écriture nerveuse – toujours en lettres capitales – comme si le chanteur venait de nous les confier.
La dernière partie du livre, avec ses reproductions de lettres de fans ou encore des couvertures des livres qui appartenaient au chanteur – on y retrouve pêle-mêle La Nausée de Jean-Paul Sarte, Orange Mécanique d’Anthony Burgess, des œuvres de Nietzche, Rimbaud, Oscar Wilde ou encore Dostoïevski – renforce cette impression d’accéder à une certaine intimité avec ce jeune homme talentueux à la destinée aussi sombre que ses textes.
Quand Ian a trouvé sa voie, les carnets et les feuilles volantes sont devenus comme un prolongement de son corps. Il déversait dans ses écrits tout ce qu’il était incapable d’exprimer et les paroles de ses chansons en disent bien plus long que n’importe quelle conversation avec lui ne l’aurait fait.
Musique :
Les titres de la playlist sont les chansons dont les paroles sont présentées dans le livre.
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Playlist :
Les références musicales sont classées selon leur ordre d’apparition dans le livre.
Les pionnières blues
- Warsaw – Warsaw, Leaders of Men, No Love Lost et Failures (Warsaw, 1978)
- Joy Division – Ice Age, The Kill, Walked In Line, Exercise One et Glass (Still, 1981)
- Joy Division – Disorder, Day Of The Lords, Candidate, New Dawn Fades, She’s Lost Control, Shadowplay, Interzone et I Remember Nothing (Unknown Pleasures, 1979)
- Joy Division – Transmission, Autosuggestion, From Safety To Where et Atmosphere (1979)
- Joy Division – Dead Souls, The Sound Of Music, The Only Mistake et Something Must Break (Still, 1981)
- Joy Division – Love Will Tear Us Apart et These Days (1980)
- Joy Division – Atrocity Exhibition, Isolation, Passover, Colony, A Means To An End, Twenty Four Hours et The Eternal (Closer, 1980)
- Joy Division – Komakino (1980)
- Joy Division – She’s Lost Control 12″ version (1979)
Joy Division So This Is Permanence Paroles et carnets de notes de Ian Curtis est paru aux éditions Robert Laffont en novembre 2014. Édition originale publiée en octobre 2014 aux éditions Faber & Faber.
Marco
Rédacteur
Chroniqueur pour Shut Up and Play The Books ! et Citazine (cinéma), je peux également faire des sites Internet sur Wordpress et du community management. Intérêts : Orson Welles, médias, cinéma, #moviequotes, loutres et plus si affinités.
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