La première chose qu’on regarde – Grégoire Delacourt

Le livre:

Ayant lu sur le tard  La liste de mes envies et l’ayant beaucoup aimé, c’est naturellement que je me lançai dans la lecture de La première chose qu’on regarde quelques jours après.

Mais de quoi s’agit-il ?

Arthur Dreyfuss, garagiste de 20 ans, ressemblant à « Ryan Gosling en mieux » vit dans un petit bled paumé (« trou dou cou » du monde). Un soir, alors qu’il regarde tranquillement les Soprano à la télé en marcel et caleçon Schtroumpfs, il est dérangé par quelqu’un qui frappe à sa porte. En ouvrant il se retrouve face à Scarlett Johansson, ou plutôt face à Jeanine Foucamprez (mais à ce moment là il ne le sait pas encore). Débute ainsi une histoire d’amour entre ces deux jeunes adultes, fragiles, brisés, « cassés de l’intérieur ».

Avis :

Mitigée… C’est le mot.

Les thèmes de Grégoire Delacourt sont là : les personnages fragiles marqués par des disparitions, la relation parents-enfants. On y trouve aussi une belle réflexion sur le paraître, la souffrance des êtres, la façon dont les blessures de l’enfance peuvent marquer une âme. Il y a dans ce livre et cette histoire d’amour de très beaux moments.  Et le personnage de Jeanine/Scarlett, sur le fil, est extrêmement touchant.

Oui mais voilà, on a beaucoup moins d’empathie pour les autres personnages, notamment pour Arthur…
L’histoire d’amour traîne un peu en longueur.
Le rythme de l’histoire est coupé par les nombreuses citations de Jean Follain (qui sont parfois vraiment inutiles), les références musicales (même si pour mon blog je ne devrais pas m’en plaindre) et des détails (le contenu de leurs paniers de courses par exemple) qui font que, même si on comprend ce qu’a voulu faire passer l’auteur, on décroche de temps en temps…

La première chose qu’on regarde m’a donc un peu moins charmée que La liste de mes envies mais reste un joli livre… A lire.

Musique:

Encore une fois Grégoire Delacourt fait référence dans son roman à différentes œuvres du cinéma, de la littérature (de nombreux poèmes de Jean Follain sont cités) et de la musique.
En ce qui concerne la musique, il y a beaucoup plus de morceaux dans La première chose qu’on regarde que dans son livre précédent.
L’artiste la plus présente est Céline Dion. On la trouve en compagnie de nombreux artistes populaires, mais aussi de musiques de films et de standards de la musique classique. Edith Piaf a également une certaine importance par rapport au récit.

Avertissement: L’abus de la première moitié de cette playlist peut être dangereux pour la santé. Attention aux oreilles!

Playlist disponible sur Deezer
(A noter que certains titres n’étant pas disponibles sur Deezer, la playlist Deezer est incomplète)

Playlist :
(par ordre d’apparition dans le livre)

• The Who – Can you see the real me ? Ce morceau de Pete Townshend se trouve dans le second opéra rock du groupe The Who intitulé Quadrophenia, paru en 1973. Les paroles sont citées en introduction du livre.
• Francis Cabrel est le premier a être cité mais sans chanson en particulier.
• C. Jérôme – Ne m’abandonne pas (face B du single Manhattan, 1973)
• Edith Piaf est citée dès le début du livre. On sait que la mère d’Arthur l’écoutait mais à ce moment là du récit la chanson écoutée n’est pas précisée.
• Charles Trenet – Boum (face B de Vous êtes jolie, 1938)
• Neil Young est cité sans chanson précise.
• Edith Piaf – Mon Dieu. Cette chanson de 1960 est un des nombreux succès de la môme. Les paroles sont de Michel Vaucaire et la musique de Charles Dumont.
• Céline Dion – Feliz Navidad (album These are Special Times, 1998). Cet album essentiellement anglophone ne comprend que des chansons de Noël.
• Céline Dion – It’s all coming back to me now (Ep éponyme, 1996)
• Antonio Vivaldi – Stabat Mater. C’est en 1711 que Vivaldi commence à composer cette œuvre de 9 mouvements en fa mineur pour la Vierge. Il s’agit d’une commande de l’église de la ville natale de son père. La première représentation est donnée en 1712. L’œuvre tombera ensuite dans l’oubli jusqu’à sa redécouverte, première moitié du 20ème siècle.
• Valdo Cilli – Pardonne moi de t’avoir fait pleurer (single éponyme, 1981)
• Il cite des paroles d’une chanson, « l’ombre de son ombre » sans préciser de quelle chanson il s’agit. Je n’ai pas réussi à identifier le titre, si quelqu’un a la réponse n’hésitez pas à me contacter. [Mise à jour : ces paroles font référence à la chanson de Jacques Brel – Ne me quitte pas (1959). Merci à Marga pour son commentaire].
• Céline Dion – My Heart Will Go On. Thème du film de James Cameron, Titanic, sorti en salles en 1997. Énorme succès commercial, cette chanson remporte l’oscar de la meilleure chanson originale de film en 1998. La musique est de James Horner, les paroles de Will Jennings.
• Céline Dion – Vole (album D’Eux, 1995). Composée par Jean-Jacques Goldman cette chanson est un hommage à la nièce de la chanteuse, morte en 1993 d’une mucoviscidose. Mais cette chanson résonne aussi pour Grégoire Delacourt. Sur le site de Vive la Culture, l’auteur explique : « A l’enterrement d’une jeune fille (qui travaillait avec moi), est passée la chanson Vole, composée par Jean-Jacques Goldman. J’ai eu froid soudain. C’est une chanson de bord de précipice, d’ailes qui se déploient; une chanson assez courte et j’ai eu envie qu’elle puisse sauver quelqu’un, le retenir au lieu de le laisser partir et c’est ce qui arrive dans La première chose qu’on regarde. »
• Michel Legrand – thème du film Un été 42. Un été 42 est un film de l’américain Robert Mulligan, sorti en 1971. La musique est du français Michel Legrand. Il remportera pour celle-ci l’Oscar de la meilleure musique de film en 1972.
• Olafur Arnalds – Poland.  Ce morceau se trouve sur la BO du film de Sam Levinson sorti en 2011, Another Happy Day. La totalité de la BO est de Olafur Arnalds.
• Léonard Cohen est cité sans titre précis.
• Joe Cocker – You Can Leave Your Hat On. Cette chanson est à l’origine de Randy Newman et parait sur l’album Sail Away en 1972. C’est la reprise par Joe Cocker illustrant la scène de strip-tease de Kim Basinger dans le film 9 semaine 1/2 d’Adrian Lyne (1986) qui popularise ce titre.
• Jean-Sébastien Bach – Suites pour Orchestre, ouverture n°3 en D majeur avec Rudolf Baumgartner au violon. Bach a composé 4 suites pour orchestre, aussi intitulées ouvertures, à cause de l’importance du 1er mouvement. Dans le livre, Delacourt pousse le détail jusqu’à citer le violoniste de sa version: le suisse Rudolf Baumgartner.
• AaRON – U Turn (Lili). Cette magnifique chanson se trouve dans l’album Artificial Animals Riding on Neverland paru en2004. Le titre a été popularisé grâce à son utilisation en 2006 dans la BO du film de Philippe Lioret Je vais bien, ne t’en fais pas, adaptation du livre éponyme d’Olivier Adam (2001).
• Jane Birkin – Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve (single éponyme, 1983)
• Keith Jarrett – The Köln Concert. Enregistré en direct, ce concert au piano, entièrement improvisé du 24 janvier 1975, est donné à l’Opéra de Cologne en Allemagne. Il s’est révélé être l’un des concerts les plus importants de Keith Jarrett. L’album parait la même année.
• Barbara – A chaque fois (album Ma plus belle histoire d’amour, 1967)
• Léonard Cohen – Suzanne (album Songs of Léonard Cohen, 1967. Les paroles de cette chanson sont à l’origine un poème intitulé Suzanne takes you down se trouvant dans le recueil Parasites of Heaven (1966). Enregistré tout d’abord par Judy Collins en 1966 (album In my Life), ce titre sera interprété par Léonard Cohen en 1967.
• Serge Reggiani est cité sans chanson en particulier.
• Daniel Guichard – Mon vieux (album Daniel Guichard, 1967)
• Daniel Balavoine, Jean-Jacques Goldman, Dalida, Peggy Lee et Maria Callas sont cités sans chanson  en particulier.
• Piotr Ilitch Tchaïkovski – Le lac des cygnes. En 1875 Tchaïkovski se lance dans la composition de ce ballet en 4 actes dont le livret de Vassili Fiodorovitch Gelzer est inspiré d’un conte populaire allemand de Johann Karl August Musäu, Le voile dérobé .
• Edith Piaf – Mon Dieu est citée à nouveau.
• Scarlett Johansonn – Anywhere I lay my head. Cette chanson est aussi le titre du premier album de la jeune femme sorti en 2008.

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