Mimosa – Vincent Gessler

Le livre:

Mimosa de Vincent Gessler est un livre extrêmement dense et par conséquent difficile à résumer. La 4ème de couv’ étant vraiment juste, je ne vais pas m’aventurer à en faire un résumé différent qui ne serait pas forcément plus clair. Voici donc la présentation qu’en a fait la maison d’édition :

« Qu’ont en commun Lambert Wilson, Adolf Hitler, le docteur Snuggles, Jésus-Christ, Philippe Katerine et James Brown ? Ils participent tous à une folle aventure au cœur de Santa Anna, ville emblématique d’un monde devenu végétarien, où la mode est d’être le sosie d’une personne célèbre, réelle ou fictive… Sauf Tessa. À la tête de l’agence Two Guns Company & Associates, elle enquête sur un mystérieux souvenir enregistré, sans se douter qu’elle va au-devant d’étonnantes révélations sur son passé. En compagnie, bien sûr, d’Ed Harris et de Crocodile Dundee. Entre contemplation philosophique et action survoltée, Mimosa nous entraîne dans une saga improbable où se télescopent clones, doubles virtuels, intelligences artificielles, légendes du crime et du cinéma. »

Avis :

Je crois que la première chose à dire sur ce livre c’est qu’il est extrêmement drôle. La mise en situation de certains sosies est assez cocasse et le livre rempli de clin d’œils bien trouvés. Certains parisiens prenant la ligne 12 du métro ont dû me prendre pour une folle en me voyant éclater de rire toute seule. Non, je ne suis pas folle, je lisais juste Mimosa. Si le livre est totalement délirant il est aussi intelligent. On y trouve ainsi tout un questionnement sur l’identité.
C’est également un roman captivant qui m’a fait louper mon arrêt plus d’une fois. On passe ainsi du polar à la SF, et on y trouve beaucoup d’action et de nombreux rebondissements. Mimosa est un livre rythmé dont on a du mal à décrocher.
Comme je le disais, l’histoire est très dense, que ce soit au niveau de l’intrigue ou des références culturelles (cinématographiques, télévisuelles, musicales et littéraires) qui sont présentes à foison. Si de loin on pourrait croire à un grand fouillis on se rend vite compte que Vincent Gessler maitrise parfaitement son histoire. L’ensemble est bien écrit et reste fluide. Un OVNI agréable, à lire absolument (évitez peut-être les transports en commun !).

Musique:

La musique est très présente dans le livre à travers les sosies de chanteurs qu’on y croise (Philippe Katherine en leader de gang, les sosies de Michael Jackson qui combattent au rythme des chansons du King…) et de nombreux morceaux cités. Le livre est structuré comme un film en DVD avec sa propre BO.

Playlist disponible sur 

Playlist :
(références musicales par ordre d’apparition dans le livre)

  • Mighty Mike, James Brown, Santana, Jim Morrison sont les premiers sosies cités en lien avec des artistes du milieu musical.
  • Odetta – Baby, I’m In The Mood For You. Il est précisé que c’est la version d’Odetta et non de Bob Dylan qui est interprétée ici par Whooping, Tessa et Rodney. Ils chantent le titre pour calmer le petit Luc Besson. Des paroles de la chanson sont citées. Cette version est tirée de l’album Odetta Sings Dylan paru en 1965. La version de Bob Dylan enregistrée en 1962 pendant les Freewheelin’ Sessions n’est sortie qu’en 1985 sur l’album compilation Biograph.
  • Radiohead – Packt Like Sardines In A Crushd Tin Box (Amnesiac, 2001). Cette chanson réveille Tessa à un moment de l’histoire. L’album Amnesiac est le 5ème du groupe. Il a été enregistré en même temps que Kid A (2000), avec lequel il forme le diptyque Kid Amnesiac.
  • Lorsque Tessa se coupe les cheveux et les colore en orange, cela lui donne un côté Annie Lennox.
  • Eurythmics – Sweet Dreams (Are Made Of This). Ce single du groupe britannique composé d’Annie Lennox et Dave Stewart est paru en 1982 avant de sortir dans l’album éponyme en 1983. Il a été repris de nombreuses fois par la suite. Dans le livre tout le premier couplet est cité.
  • Tessa se rend en boite de nuit, « l’enseigne bleue électrique dessine « The Blue Wrath » avec la forme stylisée d’une mouche ». Cela fait référence au groupe I Monster, dont les membres du groupes sont présentés avec des têtes de mouches.  The Blue Wrath est un titre du groupe, extrait de l’album Neveroddoreven sorti en 2003.
    • C’est une soirée électro qui a lieu cette nuit là. Y sont présents les meilleurs sosies de l’allemand Alec Empire, puis, après minuit, c’est le Prodigy Revival, avec le véritable Liam Howlett aux platines (Liam Howlett fonda The Prodigy en 1990).
    • La chanson d’I Monster – The Blue Wrath est diffusée et « résonne comme un jingle, [les gens reprennent] le refrain chanté « Lalalala ! Lalalala ! » (…) le morceau s’achève sur un « Yeah ! » »
    • Au concert d’Alec Empire, ces deux chansons sont jouées : Path of Destruction et New World Order. Ces 2 titres sont issus de l’album Intelligence and Sacrifice paru en 2001.
    • Après ce concert, pour faire la transition, un DJ lance I Chase the Devil de Max Romeo. Il s’agit d’une chanson reggae de Max Romeo et Lee « Scratch » Perry enregistrée en 1976 qui parut la même année sur l’album War ina Babylon. Une phrase du dernier couplet est citée.
    • De nouveau I Monster – The Blue Wrath en jingle, version abrégée.
    • Se met en place le 2ème concert avec The Prodigy et un Liam Howlett qui aurait plus de 150 ans et qui interprète:  Claustrophobic Sting (Music For The Jilted Generation, 1994), Baby’s got a Temper (single, 2002), Breathe (The Fat Of The Land, 1997), Firestarter (The Fat Of The Land, 1997), Back 2 Skool, Out of Space (Experience, 1992. Il s’agit d’un remix de la chanson de Max Romeo), Smack My Bitch Up (The Fat Of The Land). Ces morceaux sont issus des albums cités. Vincent Gessler attribue au groupe le morceau fictif Mimosa.
    • La soirée continue avec le morceau de Black Sun Empire – Arrakis (Driving Insane, 2004).
  • A la fermeture de la boite Tessa et Lambert Wilson vont prendre un verre dans un bar nommé Le Paradis. « La musique se déverse du plafond, ambient matinée de dub et de drum and bass. Retour aux origines de la musique électronique ». Le 1er morceau cité est Tosca – Original Walkner. De son vrai titre Busenfreund (Walkner.moestl Busenfetisch Mix), le morceau figure sur l’album Suzuki In Dub paru en 2000.
  • S’ensuit un morceau de Peace Orchestra – Who I Am ? Ce morceau paru sur l’album éponyme du groupe en 1999 a été popularisé grâce à son utilisation en 2003 dans The Animatrix, la série de 9 courts-métrages animés inspirés et annexes de Matrix.
  • Alors qu’elle est sur un scooter volé Tessa écoute le morceau Vagabonds de New Model Army qui passe à la radio à ce moment là. Ce titre est présent sur l’album Thunder and Consolation paru en 2004.
  • Les paroles de Baby, I’m In The Mood For You sont à nouveau citées.
  • Ed Harris entre dans une boutique nommée Chinese man records (référence au label éponyme). Il pense que le vendeur est un sosie de Dany Brillant, mais il se révèle être le sosie de Trent Reznor, de Nine Inch Nails.
  • Ed Harris et Trent Reznor dans la boutique citent ainsi de nombreux morceaux. Les 3 premiers sont sur le label Chinese Man Records :
    • Léo Le Bug – Le Pudding à l’Arsenic (Le Pudding EP, 2008). Dans ce morceau on reconnait un sample du morceau The message de Grand Master Flash & The Furious Five (1982)
    • Indi Groove (The Indi Groove EP, 2007). Comme précisé dans le livre qui parle de « la tirade de Samuel L. Jackson », ce titre comprend des samples de dialogues du film de Quentin Tarantino Pulp Fiction.
    • I’ve Got That Tune (The Bunni Groove EP, 2006). Dans la discussion ils précisent que ce titre un excellent remix de Hummin’ To Myself, morceau interprété en 1932 par le groupe de jazz The Washboard Rhythm Kings.
    • Ils parlent ensuite d’electro indienne en citant Spaceport Orkestra of Benares – Russian Elephant et quelques paroles de la chanson. Ce morceau qui se retrouve déjà sur des compilations en 2001 apparait sur l’album du groupe The Ganesh Beat Club Sessions sorti en 2003.
    • D’autres groupes « bien vintage, [du] XXe » sont cités sans précision de titres : Male or Female, Hint ou les Young Gods.
    • Le vendeur fait ensuite écouter à Ed des morceaux de NIN: Mister Self Destruct (The downward spiral, 1994) et The Wretched (Fragile, 1999) dont l’auteur cite des paroles du refrain.
  • Le maire de Santa Anna écoute le morceau d’AC/DC – T.N.T, et des paroles du morceau sont citées. Le morceau est sorti en 1975 en Australie sur l’album éponyme, puis sur l’album High Voltage, dans le reste du monde, en 1976.
  • Dans les groupes de résistants, il y a « des centaines de personnes presque toutes issues du milieu de la musique » avec notamment l’ACMJ, l’Association des Clones de Michael Jackson.
  • Étienne évoque le morceau de Rob Zombie – Living Dead Girl. Ce morceau est extrait du 1er album solo de Rob, Hellbilly Deluxe, paru en 1998. Les paroles et le clip de ce titre font référence à de nombreux films.  Tous les détails ici.
  • Le groupe Orbital est cité.
  • Dans le livre, un clone de Philippe Katerine est le leader d’un groupe de résistants.
  • Parmi les armes de combats se trouvent « Les modules étranges ». Ed rapproche ce nom à celui « d’un groupe post-punk-cold-wave-gothique« , pour Rod c’est un nom plutôt tiré de Dune de Frank Herbert, alors que pour Babar c’est tiré du film de David Lynch.
  • Pour activer l’arme Philippe Katerine chante Louxor j’adore. Le titre parait en 2005 sur album Robots Après Tout, composé par Katerine et réalisé avec Gonzales et Renaud Letang. Le titre de cet album plus electro fait référence à Human After All des Daft Punk. Il sera nommé aux Victoires de la Musique en 2006 dans la catégorie, album révélation de l’année.
  • Au cours d’une soirée à la playlist electro le morceau de Minilogue – The Leopard (Extrawelt remix) est diffusé (présent sur le vinyle 2 titres, The Leopard Rmx, 2007).
  • Une voiture passe dans la rue, le titre de Nina Simone – Feeling Good sort de l’autoradio. Cette chanson, parfois orthographiée « Feelin’ Good » a originellement été écrite par Anthony Newley et Leslie Bricusse en 1965 pour la comédie musicale The Roar of the Greasepaint – The Smell of the Crowd. Le titre a été repris par de nombreux artistes. La version de Nina Simone est l’une des plus célèbre. Elle apparait sur l’album I Put A Spell On You, 1965.
  • Le sosie de Luke Kelly fait son apparition dans l’histoire. Il chante Dirty Old Town pour combattre. Cette chanson écrite en 1949 par Ewan McColl fait référence à la ville de Salford en Angleterre. Elle a été popularisée en 1968 quand elle a été reprise par le groupe The Dubliners, dont Luke Kelly fut le chanteur jusqu’en 1982, et qu’il quitta à cause d’une tumeur cérébrale. Sortie tout d’abord en single, elle est présente sur l’album du groupe Drinkin’ & Courtin’, paru en 1968.
  • Les sosies de Michael Jackson « montent à l’assaut en dansant le moonwalk » et attaquent au rythme de Billie Jean (Thriller, 1982).
  • Le combat continue sur les chansons The Wild Rover et Rocky Road to Dublin interprétées par Luke Kelly de The Dubliners. Les paroles sont largement citées dans le livre. Ces deux chansons sont des chansons populaires irlandaises. The Wild Rover est désormais une chanson à boire et la base de beaucoup de chansons de foot en Grande-Bretagne. Rocky Road to Dublin, est une chanson contant l’histoire d’un homme quittant sa ville de Tuam pour Liverpool en passant par Dublin. Les paroles sont attribuées à D.K. Gavan qui les aurait écrites au 19ème siècle pour Harry Clifton, artiste de music-hall anglais. Ces deux titres se trouvent sur l’album The Dubliners paru en 1964.
  • Le groupe Billie Nayer Show et son leader, Cory Mc Abee sont cités.
  • De nouveau Michael Jackson – Beat it.
  • Liam Howlett apparait à nouveau pendant le combat. Il diffuse un mix avec le morceau Mimosa (morceau inventé par l’auteur) et un remix du générique de Doctor Who. (C’est la version d’Orbital qui figure dans la playlist ci-dessus)
  • Young Gods cité à nouveau
  • La cacophonie créée lors du combat est comparée à un concert de Brigitte Fontaine.
  • Tessa récupère un MP3 de Nashenas – Ghad Shoo Da Lawango Lawo, une mélodie afghane.
  • Philippe Katerine – Marine Le Pen (Robots Après Tout, 2005).
  • Dans la partie « Scènes Coupées »:
    • Dock Boggs – Sugar Baby. L’américain Moran Lee « Dock » Boggs (1898 – 1971) chanteur, auteur, et célèbre joueur de banjo. Sugar Baby, l’un de ses titres les plus connus, a été enregistré dans les années 1920.
    • Clarence Tom Ashley – The Coo-Coo Bird (1920’s). De son vrai nom Clarence Earl McCurry (1895 – 1967) est un musicien itinérant chanteur, guitariste et joueur de banjo. Il enregistra notamment sous le nom de Clarence Ashley ou Tom Ashley.
    • Atari Teenage Riot – Revolution Action (60 Second Wipe Out, 1999). Atari Teenage Riot est un groupe créé en 1992 par Alec Empire, Carl Crack, Hanin Elias et rejoint en 1996 par Nic Endo.
    • Otis Taylor est cité.
  • Dans la partie « Bêtisier »:
    • De nouveau Philippe Katerine – Louxor j’adore.
    • Rod danse sur la musique du dessin animé One Froggy Evening (1955) mais version Alien dans Space Balls (c’est celle qui figure dans la playlist ci-dessus). Le début des paroles est cité (voir la chanson d’origine).
  • Dans la partie « Générique »: Le morceau de fin est History Repeating de Propellerheads (feat. Shirley Bassey). Ce morceau écrit par Alex Gifford est sorti en 1998 sur l’album de Propellerheads Decksandrumsandrockandroll.

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Mimosa est paru en France en 2012 aux éditions L’Atalante.

Delphine

Créatrice du site // Rédactrice

Créatrice, rédactrice et CM du site. Passionnée de musique, fan de LCD Soundsystem (mais pas que). J'aime la lecture, le ciné, les expo, le street art et les voyages !

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