Miso Soup – Ryû Murakami
Kenji est un jeune japonais de vingt ans qui gagne sa vie en guidant des touristes dans le quartier de Kabukicho, à Tokyo. Il rencontre Frank, touriste américain, qui lui demande de lui faire découvrir les lieux de plaisir du Tokyo by night. Très vite Kenji se méfie de cet étranger à l’attitude intrigante, une crainte justifiée par la suite des événements lorsque la folie et la violence de Frank seront pleinement dévoilées.
Le titre de Miso Soup, livre sombre et pessimiste à l’image des autres œuvres de Ryû Murakami, est une métaphore de la société japonaise. Ryû Marakami dépeint un pays entraîné sur la pente d’une inexorable décadence comme l’atteste selon lui le développement de la prostitution lycéenne et étudiante.
Au-delà du malaise créé par le personnage de Frank (Kenji ressent une certaine fascination pour ce client hors du commun), ce roman est l’occasion de découvrir certains aspects de la culture japonaise parfois difficiles à cerner pour un occidental. Si vous souhaitez d’ailleurs approfondir vos connaissances sur ce pays je vous conseille Énigmatique Japon de l’historien et professeur d’anthropologie Alan MacFarlane (publié aux éditions Autrement).
Dans une postface présente dans l’édition française, Ryû Murakami explique qu’il a été troublé par un fait divers très violent survenu pendant la rédaction du livre. Un drame qui l’a très certainement conforté dans l’idée d’une société japonaise à la dérive.
La musique est présente dans les différents lieux où Kenji conduit son inquiétant client (peep show, batting-center – un lieu où l’on peut s’entraîner au base-ball, club de rencontres…). En général l’auteur ne cite que l’interprète du morceau. On entend dans ces lieux des titres de Diana Ross, Michael Jackson, l’actrice et chanteuse japonaise Yuki Uchida, du guitariste de jazz américain Kenny Burrell (à moins que ce ne soit Wes Montgomery) et de la chanteuse japonaise Takako Okamura.
Le karaoké (spécialité japonaise) est également présent à travers une interprétation d’un « nouveau tube de Mister Children », un groupe de jeunes chanteurs japonais de type boys band.
Les noms de Whitney Houston, du groupe The Rolling Stones, de l’actrice et chanteuse japonaise Seiko Matsuda et du groupe Woolf Loose sont également évoqués (je n’ai trouvé aucune information concernant ce dernier groupe).
Une référence plus précise est faite concernant Amuro, de son nom complet Namie Amuro, chanteuse de Jpop et R’n’B célèbre en Asie.
L’auteur évoque une de ses chansons qui dit « nous avons tous des chagrins à supporter ». Dans la version anglaise du livre (In The Miso Soup) la traduction anglaise est « […] something about how lonely everybody is deep down inside » ce qui est sensiblement différent.
Je n’ai pas le passage du livre en version japonaise mais la référence ne semble pas être une citation précise de paroles. J’ai donc eu du mal à cibler une chanson spécifique malgré l’avis éclairé des spécialistes de la page Facebook Namie Amuro France que je remercie pour leur temps.
Parmi les chansons de Namie Amuro dont les paroles évoquent la solitude j’ai choisi le titre Body Feels EXIT (voir le morceau interprété live ci-dessous). Ce single sorti en 1995 au Japon pourrait être la référence dont parle l’auteur.
Mise à jour : Merci à Mina (voir le commentaire ci-dessous) qui propose le titre Sweet 19 Blues comme titre potentiel cité dans le livre. Je l’ajoute ci-dessous dans une version live.
Miso Soup est paru en France aux Éditions Philippe Picquier.
Amuro Namie – Body Feels Exit (Tour in 2005) (Only Oeker) from Hoody on Vimeo.
Marco
Rédacteur
Chroniqueur pour Shut Up and Play The Books ! et Citazine (cinéma), je peux également faire des sites Internet sur Wordpress et du community management. Intérêts : Orson Welles, médias, cinéma, #moviequotes, loutres et plus si affinités.
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