Nick Cave : Mercy on Me – Reinhard Kleist

Le livre :

Après s’être attelé à une BD biographique du mythique Johnny Cash, l’auteur allemand Reinhard Kleist met cette fois-ci à l’honneur tout le talent de Nick Cave, musicien à la fois poète, écrivain et acteur.
Le leader des Bad Seeds se retrouve mis en scène au fil des pages de ce roman graphique qui joue la carte de la sobriété en noir et blanc. Il y croise et converse avec une galerie de personnages issus de ses chansons mais aussi de son livre Et l’âne vit l’ange (1989) pour des échanges sur les affres de la créativité et ses tourments d’artiste.
Dans cette biographie où la réalité se mêle à la fiction, Reinhard Kleist revient sur l’enfance australienne du chanteur, son exil à Londres avec son premier groupe punk The Boys Next Door qui devient rapidement The Bithday Party et le succès qui éclate avec The Bad Seeds pour finir le voyage au moment de la sortie de l’album Push the Sky Away en 2013.


Retrouvez ci-dessous la vidéo de présentation de Nick Cave : Mercy on Me de Reinhard Kleist.

Avis :

Une vingtaine d’albums enregistrés avec ses différents groupes, des romans et recueils de poèmes, des scénarios et des bandes originales composées avec son compère Warren Ellis pour le cinéma… Nick Cave est un artiste complet dont l’univers sombre et foisonnant s’étend au-delà du cercle grandissant de ses fans et du monde de la musique. Déjà en 2014, le chanteur des Bad Seeds avait inspiré aux cinéastes Iain Forsyth et Jane Pollard l’excellent 20 000 jours sur Terre qui réinventait le genre du documentaire musical dans un voyage entre réalité et fiction. Plus récemment, One More Time with Feeling (2016) du réalisateur Andrew Dominik a suivi Nick Cave dans l’enregistrement douloureux de son album Skeleton Tree, dont la réalisation est inspirée par la perte d’Arthur, l’un de ses fils décédé en juillet 2015 après être tombé d’une falaise sous l’emprise de LSD.

Dans Nick Cave : Mercy on Me, Reinhard Kleist nous plonge dans l’univers du chanteur et explore toutes les facettes de son talent en le confrontant aux personnages qu’il a créé, que ça soit dans le monde de la musique ou de la littérature. Alors que l’auteur de BD montre le chemin tortueux que Cave a emprunté pour trouver sa propre voie d’expression, ces face-à-face virtuels du créateur avec ses créatures donne des pistes sur l’univers sombre du chanteur des Bad Seeds. Avec ses dessins sobres et intenses en noir et blanc, ce roman graphique n’hésite pas à exploser les cases qui le composent et colle parfaitement à l’univers créé par Nick Cave, à la fois électrique et morbide mais aussi sentimental et drôle. Les fans du chanteur prendront plaisir à plonger dans cette BD pour démêler le vrai du faux et le novice pourra y découvrir l’étendue du talent du musicien. Dans ce labyrinthe où biographie et fantasmes créatifs se mêlent, Nick Cave concède lui-même une piste pour rétablir une part de vérité. Il l’affirme sur la quatrième de couverture : il n’a jamais tué Elisa Day.

Nick Cave : Mercy on Me n’est disponible au moment de l’écriture de cet article qu’en langue allemande (parution d’origine) ou en langue anglaise (version parue chez Self Made Hero utilisée pour cette chronique). Aucune date pour une adaptation en français n’est annoncée pour l’instant.

And the mercy seat is waiting and i think my head is burning and in a way i’m yearning to be done with all this measuring of truth, an eye for an eye and a truth for a truth and anyway I told the truth but I’m afraid I told a lie.

« The Mercy Seat »

Musique :

En annexe de sa BD, Reinhard Kleist indique la source d’une quinzaine de titres — en majorité écrits par Nick Cave — qui sont largement cités tout au long des chapitres. Nous reprenons évidemment ces titres dans la playlist ci-dessous mais, comme d’habitude, nous sommes allés plus loin en incluant tous les titres évoqués ou présents dans les cases de Nick Cave : Mercy on Me. Ces titres sont souvent écoutés par Nick Cave et les membres de son groupe ou joués dans divers clubs dans lesquels il se rend.
La playlist sur YouTube est la plus complète, certains titres manquant sur Deezer et Spotify.

 

Retrouvez également cette playlist sur  et 

Playlist :
Les références musicales sont classées selon l’ordre d’apparition dans le livre.

Chapitre 1 – The Hammer Song

  • Nick Cave & The Bad Seeds – The Hammer Song (Kicking Against The Pricks, 1986)
  • The Ramones – Blitzkrieg Bop (1976). Nick Cave reprend ce titre avec The Boys Next Door, son premier groupe qui deviendra par la suite The Birthday Party.
  • Shaun Cassidy – That’s Rock ‘N’ Roll (Shaun Cassidy, 1976). Ce titre, écrit par Eric Carmen, est joué dans une soirée où se trouve le jeune Nick Cave. On le retrouve également au début du second chapitre.
  • The Boys Next Door – Masturbation Generation (1977). Ce titre est également présent dans le second chapitre.
  • Sensational Alex Harvey Band – The Faith Healer (Next…, 1973). Nick Cave écoute ce titre sur une platine vinyle avec les membres de son groupe. C’est également le cas des deux titres suivants.
  • The Saints – (I’m) Stranded ((I’m) Stranded, 1977)
  • Johnny Cash – Folsom Prison Blues (1956). Les paroles de ce titre sont également évoquées dans le second chapitre.
  • The Boys Next Door – After a Fashion  (Door, Door, 1979 – album sorti sous le nom de groupe The Birthday Party)
  • The Boys Next Door – Shivers (Door, Door, 1979)
  • Nick Cave & The Bad Seeds – Jangling Jack (Let Love In, 1994)
  • Public Image Ltd. – Memories (Metal Box, 1979). Nick Cave écoute ce titre sur une platine vinyle avec les membres de son groupe.
  • The Psychedelic Furs – Sister Europe (The Psychedelic Furs, 1980). Le titre est de nouveau joué sur scène un peu plus loin. Ce groupe et les suivants jouent dans une discothèque où Nick Cave se rend avec son groupe.
  • My Life With the Thrill Kill Kult – Dirty Little Secrets (13 Above the Night, 1993)
  • Bauhaus – Bela Lugosi’s Dead (Press the Eject and Give Me the Tape, 1982)
  • Siouxsie And The Banshees – Spellbound (Juju, 1981)
  • Die Haut feat. Nick Cave – Pleasure Is The Boss (Burnin’ the Ice, 1983)
  • The Birthday Party – Junkyard (Junkyard, 1982)

Artistes cités ou présents dans les cases de ce chapitre : New York Dolls, The Stooges, MC5, Roxy Music, Little River Band, Joy Division, Sex Pistols, Split Enz, Sex Pistols, Duran Duran, Siouxsie, Killing Joke, Ziggy Stardust (David Bowie), The Vibrators, Echo and The Bunnymen, The Vipers , Echo Brava, Sham 69, The Cure, The Smiths, The Clash et Wipers.

Chapitre 2 – Where The Wild Roses Grow

  • Nick Cave & The Bad Seeds feat. Kylie Minogue – Where The Wild Roses Grow (Murder Ballads, 1996)
  • The Babeez – Nobody Wants Me (1977). Ce groupe joue sur scène lors d’un concert auquel assiste Nick Cave.
  • The Birthday Party – King Ink (Prayers on Fire, 1981)
  • The Birthday Party – A Dead Song (Prayers on Fire, 1981). Ce titre est également évoqué dans le chapitre suivant.
  • Nick Cave & The Bad Seeds – Love Letter (No More Shall We Part, 2001)
  • Nick Cave & The Bad Seeds – Cabin Fever (From Her to Eternity, 1984)

Chapitre 3 – And The Ass Saw the Angel

  • Einstürzende Neubauten – Kollaps (Kollaps, 1981)
  • Iggy Pop – Lust for Life (Lust for Life, 1977)
  • Soft Cell – Tainted Love (Non-Stop Erotic Cabaret, 1981)
  • The Birthday Party – Mutiny In Heaven (Mutiny!, 1983)
  • Nick Cave & The Bad Seeds – Tupelo (The First Born is Dead, 1985)
  • Deutsch-Amerikanische Freundschaft aka D.A.F. – Der Mussolini (1981)
  • The Birthday Party – Swampland (Mutiny!, 1983)

Chapitre 4 – The Mercy Seat

  • Nick Cave & The Bad Seeds – The Mercy Seat (Tender Prey, 1988)
  • Nick Cave & The Bad Seeds – Mercy (Tender Prey, 1988)
  • Nick Cave & The Bad Seeds – Hallelujah (No More Shall We Part, 2001)
  • Nick Cave & The Bad Seeds – Red Right Hand (Let Love In, 1994)

Artistes cités ou présents dans les cases de ce chapitre : Kylie Minogue et P.J. Harvey.

Chapitre 5 – Higgs Boson Blues

  • Nick Cave & The Bad Seeds – Higgs Boson Blues (Push the Sky Away, 2013)
  • Robert Johnson – Cross Road Blues (1937)

Nick Cave : Mercy on Me est paru à l’origine en allemand, puis en version anglaise en septembre 2017 aux éditions Self Made Hero.

Marco

Rédacteur

Chroniqueur pour Shut Up and Play The Books ! et Citazine (cinéma), je peux également faire des sites Internet sur Wordpress et du community management. Intérêts : Orson Welles, médias, cinéma, #moviequotes, loutres et plus si affinités.
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