Patti Smith – Just Kids

Le livre :

L’histoire débute en juillet 1967, l’été de la mort de Coltrane. Le hasard fait se rencontrer deux jeunes gens qui vont partager ensemble une vie de bohème, tournée vers l’art. Leurs noms : Patti Smith et Robert Mapplethorpe, des gamins de tout juste vingt ans. Elle deviendra poète et performeuse, il sera photographe.

Just Kids de Patti Smith nous plonge dans une époque d’intense créativité, un univers où se mêlent poésie, sexe et rock’n’roll. L’auteure y capture l’esprit du New-York des années 60-70, terrain de jeu du jeune couple qui fréquente la cour d’Andy Warhol et intègre au célèbre Chelsea Hotel une communauté d’artistes et marginaux hauts en couleur. Un récit captivant revenant sur les années folles et formatrices de ces deux gamins inséparables qui croisent sur leur chemin artistique Allen Ginsberg, Janis Joplin ou encore Lou Reed.

Avis :

Just Kids est un livre émouvant car il s’agit avant tout d’une promesse, celle faite par Patti Smith à son ami Robert Mapplethorpe – emporté par le SIDA en 1989 – d’écrire un jour leur histoire. Avec pudeur et émotion, la « marraine » du mouvement punk revient sur leur rencontre et leur vie commune à la fin des années 60, alors qu’ils n’étaient que deux gamins fauchés réunis par l’art.

Débutée comme une histoire d’amour, la relation entre les deux artistes va évoluer lorsqu’il sera évident que Robert Mapplethorpe préfère la compagnie de la gente masculine. Un « comin’ out » qui ne changera rien à la profonde amitié, teintée de respect mutuel, qui unit Patti Smith et le photographe en devenir.

Texte poétique au parfum de parcours initiatique, Just Kids est un magnifique hommage de la chanteuse à son compagnon de route disparu trop tôt. Un voyage rétrospectif touchant au cœur de la scène artistique new-yorkaise de la fin des années 60, lieu de naissance de deux sensibilités artistiques et d’une tendre amitié rock’n’roll, totalement indestructible.

Alors que la suite de ces mémoiresM Train – doit sortir le 6 octobre 2015, la chaine télé américaine Showtime a annoncé que Just Kids sera bientôt adapté en mini-série, co-écrite et coproduite par l’auteure.

Où est-ce que ça mène, tout ça ? Que va-t-il advenir de nous ? Telles étaient nos jeunes questions, et de jeunes réponses nous furent révélées.
Cela nous mène l’un à l’autre. Nous devenons nous-mêmes.

Musique :

Les titres cités dans le livre donne un aperçu de la bande son ayant accompagnée Patti Smith et Robert Mapplethorpe de la fin des années 60 au début des années 70. Les titres de Patti Smith font leur apparition vers la fin du récit, lorsque sa carrière d’interprète débute. Certains « morceaux » de la chanteuse cités dans le livre ne sont pas inclus dans les playlists car il s’agit de poèmes mis en musique et ceux-ci ne sont pas disponibles sur certaines plateformes.

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Playlist :
Les références musicales sont classées selon l’ordre d’apparition dans le livre.

  • L’aria « Vissi d’arte » (J’ai vécu pour l’art) est cité. Il s’agit d’un air de soprano de Tosca, opéra italien de Giacomo Puccini d’après la pièce de Victorien Sardou. L’opéra a été créé le le 14 janvier 1900 à Rome.
  • The Doors – Light My Fire (The Doors, 1967)
  • The Beatles – Strawberry Fields Forever (Magical Mystery Tour, 1968)
  • Jefferson Airplane – White Rabbit (Surrealistic Pillow, 1967)
  • The Doors – Crystal Ship (The Doors, 1967)
  • Bobbie Gentry – Ode To Billie Joe (Ode To Billie Joe,1967)
  • L’opéra Madame Butterfly de Puccini est cité, dans sa version interprétée par la cantatrice Eleanor Steber.
  • Tim Buckley – Phantasmagoria in Two (Goodbye and Hello, 1967)
  • The Byrds – So You Want to Be a Rock ‘n’ Roll Star (Younger Than Yesterday, 1967)
  • The Rolling Stones – Sympathy for the Devil (Beggars Banquet, 1968)
  • Johnny Mathis – Wild Is the Wind. Cette chanson écrite par Ned Washington et composée par Dimitri Tiomkin est dans la bande originale du film éponyme sorti en 1957. Le titre a été par la suite repris par Nina Simone en 1959 et en 1966, puis par David Bowie en 1976. Aucun interprète n’est précisé dans le livre, c’est la version originale de Johnny Mathis qui a été incluse dans la playlist.
  • Mitch Ryder and The Detroit Wheels – Devil with a Blue Dress On (Breakout!, 1966)
  • Bob Dylan – Lay Lady Lay (Nashville Skyline, 1969)
  • The Excellents – Coney Island Baby (1962)
  • Les musicals Shinbone Alley (aka Archy and Mehitabel) et le disque Toby le tuba dont la musique a été composée par George Kleinsinger sont évoqués.
  • Bob Dylan – Sad-Eyed Lady of The Lowlands (Blonde on Blonde, 1966)
  • La comptine pour enfants Taffy was a Welshman est évoquée.
  • Tim Hardin – Black Sheep Boy (Tim Hardin 2, 1967) et How Can We Hang On to a Dream? (Tim Hardin 1, 1966)
  • Le documentaire Dont Look Back (1967) de D.A. Pennebaker retraçant principalement la tournée de Bob Dylan au Royaume-Uni en 1965 est évoqué.
  • Crosby, Stills, Nash & Young – Ohio (4 Way Street, 1971)
  • The Band – Stage Fright (Stage Fright, 1970)
  • Kris Kristofferson – Me and Bobby Mcgee (Kristofferson, 1970)
  • Blue Öyster Cult – Fire of Unknown Origin. Ce titre a été co-écrit par Patti Smith qui a été la compagne d’Allen Lanier, claviériste et guitariste du groupe, dans les années 70.
  • The Basin Street Boys feat Ormonde Wilson –I Sold My Heart To The Junkman (1946). L’interprète de ce titre n’est pas précisé dans le livre, c’est la version d’origine par The Basin Street Boys qui est incluse dans la playlist.
  • The Holy Modal Rounders – If You Want to Be a Bird (aka Bird Song) (B.O. du film Easy Rider, 1969), le titre Blue Rage est également joué lors d’un de leurs concerts.
  • The Dovells – Bristol Stomp (1961)
  • Maureen Gray – Today’s The Day (1961)
  • Le titre Mack the Knife est évoqué, sans interprète précisé.
  • Patti Smith – Ballad of a Bad Boy. Récitation d’un poème, accompagnée de Lenny Kaye à la guitare, en 1971.
  • The Doors – Riders on the Storm (L.A. Woman, 1971)
  • Marvin Gaye – Trouble Man (Trouble Man, 1972)
  • Le film musical The Harder They Come (1972) avec Jimmy Cliff est évoqué.
  • Big Youth – Screaming Target (Screaming Target, 1972)
  • Kurt Weill – Speak Low (1943)
  • Hank Ballard & The Midnighters – Annie Had a Baby (1954)
  • Richard Harris – MacArthur Park (A Tramp Shining, 1968)
  • Une sonate de Beethoven est évoquée, sans préciser laquelle.
  • Le film de concert filmé Ladies and Gentlemen: The Rolling Stones (1974) est évoqué.
  • Television – Marquee Moon (Marquee Moon, 1977)
  • Jimi Hendrix – Hey Joe (1966)
  • Patti Smith – Hey Joe, Piss Factory (1974), Land, Gloria, Birdland, Break It Up, Elegie (Horses, 1975), Because The Night (Easter, 1978), Paths That Cross, Up There Down There, Wild Leaves (bonus sur la réédition en CD) et People Have The Power (Dream of Life, 1988), Memorial Song (1993). Pour le titre Because The Night, Patti Smith a collaboré avec Bruce Springsteen. Memorial Song est un texte que Patti Smith a écrit pour Robert Mapplethorpe.
  • Autres musiciens, chanteurs et groupes cités dans le livre, par ordre d’apparition : James Brown, The Shirelles, Albert Ayler, Billie Holiday, Paul Butterfield, Country Joe and The Fish, Tim Hardin, Lotte Lenya, Edith Piaf, John Lennon, Joan Baez, Vanilla Fudge, Tim Buckley, Eric Dolphy, Ornette Coleman, Janis Joplin, Jim Morrison, Brian Jones, Buddy Holly, Syd Barrett, The Mamas and the Papas, Grace Slick, Crazy Horse, Virgil Thomson, Nico, Johnny Winter, Keith Richards, Mick Jagger, Hank Williams, Child, Patty Waters, Clifton Chenier, The Velvet Underground, Lou Reed, Charlie Pride, The Marvelettes, Nina Simone, Miles Davis, John Coltrane, Marianne Faithfull, The Fugs, New York Dolls, Lenny Kaye, Big Youth and The Roys, U & I, Charles Aznavour, Cat Stevens, Phil Ochs, Felix Mendelssohn, Richard Sohl, Peter Allen, Tom Verlaine, The Marvelettes, Ivan Král, Jay Dee Daugherty, Frank Sinatra et Frederick Dewey Smith aka Fred « Sonic » Smith.
  • Albums cités dans le livre, par ordre chronologique : A Love Supreme de John Coltrane (1964),  Between the Buttons (1967) des Rolling Stones, une compilation « History of Motown », compilation The Anthology of American Folk Music (1952), Bringing It All Back Home (1965) de Bob Dylan, Runt (1970) de Todd Rundgren et Brian Jones Presents the Pipes of Pan at Joujouka (1971).

Just Kids de Patti Smith est paru en janvier 2010 aux éditions Harper Collins aux États-Unis. Il a été édité en octobre 2010 aux éditions Denoël en France, puis en format poche en octobre 2013 dans la collection Folio avec une édition augmentée d’une postface de Patti Smith.

Marco

Rédacteur

Chroniqueur pour Shut Up and Play The Books ! et Citazine (cinéma), je peux également faire des sites Internet sur Wordpress et du community management. Intérêts : Orson Welles, médias, cinéma, #moviequotes, loutres et plus si affinités.
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