Une question d’harmonie – Bérengère de Chocqueuse
Le livre :
Mais la jeune femme est déterminée et rien, pas même l’humeur taciturne du vieil homme, ne va la décourager dans sa quête pour découvrir le passé du musicien. Au fil des visites et malgré des hauts et des bas dans leur relation, l’armure de Paul va se fendre et l’homme va se confier à la jeune femme. Malgré leur différence d’âge ces deux là vont découvrir qu’ils ont beaucoup à apprendre l’un de l’autre.
Avis :
Avant de donner mon avis sur ce livre, je dois avouer, pour être tout à fait honnête, que je connais l’auteure qui est une amie. Le lecteur de cette chronique peut donc, s’il le souhaite, penser que je ne suis pas totalement objectif. Je dois également reconnaître que sans ce lien amical je n’aurais probablement pas eu la curiosité de lire ce premier roman – à la couverture rose, les préjugés même inconscients sont tenaces – d’une jeune auteure qui m’aurait été inconnue. Et j’aurais eu tort !
Une question d’harmonie est en effet très plaisant à plus d’un titre. Tout d’abord le lecteur peut facilement se retrouver en Julia, cette jeune femme qui ne sait pas vraiment si elle a choisi la bonne orientation dans la vie ni ce qu’elle souhaite faire plus tard, mais dont la curiosité la pousse à s’intéresser à ce vieux musicien vivant reclus chez lui. Cette envie de découvrir et ce besoin de s’émerveiller de la jeune femme on le retrouve également dans sa quête d’une relation amoureuse qui sortirait de l’ordinaire. On s’attache rapidement à ces deux personnages si différents : Julia avec son caractère optimiste et passionné et Paul dont la pudeur bougonne renferme toute une vie d’expériences qui sont pour la jeune femme autant de secrets à découvrir.
Bérengère de Chocqueuse joue habilement tout au long du livre avec ces deux destins croisés, en alternant de courts chapitres dans lesquels le lecteur est invité à suivre lors de flashbacks l’adolescence et la vie de jeune adulte de Paul, la vie de Julia et évidemment leurs rencontres qui les rapprochent peu à peu, chaque dimanche après-midi. Un parti pris malin dans lequel le lecteur découvre la vie de Paul lorsqu’il était jeune, entre sa passion pour la musique et une belle histoire d’amour, alors que celle-ci se dévoile que de façon parcellaire à Julia. Par delà les dizaines d’années qui les séparent, les deux trajectoires de vie se répondent, chapitre après chapitre, et se complètent dans un tendre jeu de piste mémoriel. Le lent rapprochement des deux êtres qui s’opère dans l’appartement de Paul en est d’autant plus touchant.
« Vous ne m’avez pas encore parlé de votre vie de musicien ni de votre goût pour la contrebasse…
– Oui, en effet. Comme je vous l’ai dit, je n’aime pas trop en discuter.
– Mais pourquoi ? Vous avez dû rencontrer des gens fantastiques, aller dans des endroits merveilleux…
– Oui, et regardez-moi aujourd’hui ! » dit-il en criant presque. Son visage s’était empourpré et il avait bondi de son fauteuil.
Musique :
On retrouve évidemment dans cette playlist beaucoup de morceaux de musique classique, avec l’inclusion de trois titres plus récents, entendus lors d’une fête où se rend Julia. Lorsqu’un morceau de classique est citée sans que soit précisé un mouvement particulier, c’est le début de l’œuvre qui a été ajouté à nos playlists.
Retrouvez également cette playlist sur
Playlist :
Les références musicales sont classées selon l’ordre d’apparition dans le livre.
- Les compositeurs Johannes Brahms, Frédéric Chopin, Wolfgang Amadeus Mozart et Franz Schubert sont cités.
- Hans Werner Henze – Serénade pour violoncelle solo (1949)
- Frédéric Chopin – Les Nocturnes. Il s’agit de 21 courtes pièces pour piano seul composées par Frédéric Chopin entre 1827 et 1846. La 1ère Nocturne (Op. 9 no. 1, 1830 – 1832) a été ajoutée à notre playlist.
- Indochine – L’Aventurier (L’Aventurier, 1982)
- Soft Cell – Tainted Love (Non-Stop Erotic Cabaret, 1981)
- The Knife – Pass This On (Deep Cuts, 2003). Une référence est également faite au film Les amours imaginaires (2010) de Xavier Dolan, dans lequel cette chanson figure.
- Franz Anton Hoffmeister – Concerto pour contrebasse numéro 1. En raison de sa richesse d’invention, de la qualité de sa technique d’écriture ainsi que de ses exigences sur les plans technique et musical, ce concerto est l’une des oeuvres fréquemment requises pour les concours.
- Claude Delvincourt – Quatuor à cordes. Malheureusement, ce morceau n’est actuellement pas disponible sur YouTube, il est présent dans les deux autres playlists.
- Les Concertos de Johann Sebastian Bach sont évoqués.
- Franz Schubert – Quintette en la majeur, D. 667 « La Truite » (1819) et Quintette à cordes en ut majeur D. 956 (1828)
- Giovanni Bottesini – Concerto n°2 en si mineur pour contrebasse et piano. Le solo de cette oeuvre est évoqué.
- Carl Ditters von Dittersdorf – Concerto pour contrebasse n°2 en mi majeur Krebs 172
- Gustav Mahler – Symphonie nº 1 en ré majeur, dite « Titan » (1888). Le solo contrebasse, au début du 3ème mouvement de cette oeuvre, est évoqué. Il débute par une marche funèbre en ré mineur, construite sur une version allemande de la chanson populaire Frère Jacques.
- Ludwig Van Beethoven – Symphonie n° 7 en la majeur, op. 92 (1811-1812). Le deuxième mouvement de cette symphonie est évoqué.
- Johannes Brahms – Concerto pour violon en ré Majeur op. 77 (1878). Dans le livre, ce concerto est joué par l’Orchestre Philharmonique de Radio France.
- Gustav Mahler – Symphonie nº 5 en do dièse mineur (1901-1902)
- Le chef d’orchestre André Cluytens est cité.
- Maurice Ravel – Rapsodie espagnole (1907)
- Antonio Vivaldi – Les Quatre Saisons. Le début du premier de ces quatre concertos pour violon Opus 8, no 1-4 composés par Vivaldi a été inclus à la playlist.
- Les valses composées par Frédéric Chopin – 17 au total – sont évoquées.
- Ludwig Van Beethoven – Symphonie nº 5 en ut mineur, op. 67, dite Symphonie du Destin (1805-1807), Symphonie nº 7 (déjà citée précédemment dans le livre, cette fois-ci c’est le début de cette symphonie qui est intégrée à la playlist) et Symphonie nº 9 en ré mineur op. 125.
- Les chefs d’orchestre Désiré-Emile Inghelbrecht et Manuel Rosenthal sont cités.
- Hector Berlioz- L’enfance du Christ op. 25 (1854)
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Une question d’harmonie est paru en avril 2016 aux éditions Belfond.
Marco
Rédacteur
Chroniqueur pour Shut Up and Play The Books ! et Citazine (cinéma), je peux également faire des sites Internet sur Wordpress et du community management. Intérêts : Orson Welles, médias, cinéma, #moviequotes, loutres et plus si affinités.
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